le spleen des Français de Montréal, coupés de leur famille

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A la sortie d’une école de la région de Montréal, le 11 mai.

LETTRE DE MONTRÉAL

Montréal est la première ville « française » hors Union européenne : plus de 62 000 Français sont officiellement enregistrés auprès du consulat, mais on estime que la taille réelle de la communauté dans le Grand Montréal avoisine plutôt les 120 000 à 150 000 personnes. L’équivalent de la ville d’Angers, de l’autre côté de l’Atlantique.

Une vie festive renommée, le Mont-Royal au cœur de la ville pour faire des randonnées l’été et du ski l’hiver, une pénurie de travailleurs locaux qui laisse augurer un marché du travail ouvert, une population accueillante, des universités de haut niveau moins dispendieuses qu’aux Etats-Unis et une langue commune : le Québec exerce une telle force d’attraction que près de 4 000 Français viennent tous les ans tenter l’aventure dans la Belle Province sous le statut de la résidence permanente. Auxquels s’ajoutent les étudiants et les détenteurs de permis de travail temporaire.

Dans la métropole québécoise, certains quartiers sont devenus des « petites France » ; sur le Plateau, ex-quartier populaire désormais « boboïsé », on entend plus souvent l’accent parisien et le « français de France » que les expressions 100 % québécoises.

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Mais depuis le printemps, certains de ces émigrants enthousiastes sont frappés de spleen. La fermeture des frontières, les restrictions de circulation liées à l’irruption du Covid-19 ont radicalement changé l’idée qu’ils se faisaient de leur éloignement volontaire.

Stéphane, arrivé il y a dix-huit mois, se souvient avec nostalgie de son dernier voyage à Paris, un aller-retour de quelques jours en janvier. « Je suis parti de Montréal un dimanche soir avec un seul bagage à main, j’ai passé la douane en express grâce au système Parafe [passage automatisé des frontières] à l’aéroport, le lundi midi, je déjeunais chez mes parents à Reims. » Un périple plus onéreux, à l’empreinte carbone discutable, mais à peine plus long qu’une traversée de l’agglomération parisienne aux heures de pointe, qui laissait accroire que Montréal n’était qu’une station de banlieue un peu éloignée. En cas de coup dur au sein de la famille restée en France, Montréal demeurait à portée de vol.

« Je n’ai pas vu ma fille depuis plus d’un an »

Les liaisons aériennes entre Montréal et Paris ont été maintenues depuis le début de la pandémie, mais l’obligation posée par le gouvernement canadien d’observer une quatorzaine à peine débarqué à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau a drastiquement réduit les velléités de va-et-vient. Les visites en provenance de l’Hexagone se sont également raréfiées.

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