le Sénat refuse d’entendre John Bolton en dépit de ses révélations

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Le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, après le vote contre la perspective d’entendre des témoins, à Washington, le 31 janvier.
Le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, après le vote contre la perspective d’entendre des témoins, à Washington, le 31 janvier. J. SCOTT APPLEWHITE / AP

Donald Trump devra patienter jusqu’au 5 février pour être acquitté par le Sénat à l’issue de son procès en destitution, comme le prédit l’arithmétique de la Haute Assemblée. Mais il a enregistré une première victoire, vendredi 31 janvier, avec le vote serré au cours duquel la majorité des sénateurs républicains, par 51 voix contre 49, a repoussé la perspective d’entendre de nouveaux témoins. La mesure concernait, en premier lieu, l’ancien conseiller à la sécurité nationale du président des Etats-Unis, John Bolton, auteur d’un livre qui affaiblit considérablement les arguments des avocats chargés de le défendre devant les sénateurs.

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Donald Trump a été mis en accusation le 18 décembre 2019 par la Chambre des représentants pour abus de pouvoir et obstruction au Congrès.

Le premier article renvoie au marchandage qui lui est prêté lorsqu’il a conditionné une aide militaire cruciale à l’Ukraine et une invitation à la Maison Blanche de son président, Volodymyr Zelensky, à l’ouverture d’enquêtes par Kiev visant ses adversaires démocrates, dont l’ancien vice-président, Joe Biden, qu’il pourrait affronter en novembre. Le second vise la tactique de la Maison Blanche, qui a refusé d’autoriser le moindre témoignage de proches du président et la communication de documents liés à cette affaire.

Les deux jours dédiés aux questions des sénateurs, écrites et lues par le président de la Cour suprême, John Roberts, mercredi et jeudi, ont donné un aperçu des positions qui se sont cristallisées lors du vote de vendredi.

« Preuves accablantes »

Le camp démocrate a campé sur une contradiction mise en exergue par les avocats du président. Les procureurs de la Chambre, qui défendaient les deux articles votés un mois plus tôt, ont à la fois assuré qu’ils disposaient de « preuves accablantes » tout en demandant que les sénateurs puissent prendre connaissance de nouveaux éléments que les élus de la Chambre n’avaient pas pu recueillir compte tenu de l’obstruction de la Maison Blanche. Les avocats de Donald Trump n’ont cessé pour leur part de reprocher aux démocrates de ne pas avoir engagé des actions en justice pour forcer la main de la présidence.

Mais les avocats du président, et les sénateurs républicains qui ont repris leurs arguments, ont offert la même faiblesse en assurant que les réquisitoires des démocrates ne reposaient que sur des « on-dit » tout en s’opposant à entendre celui qui fut le conseiller à la sécurité nationale du président. Leur position est devenue encore plus inconfortable avec les révélations contenues dans le livre que John Bolton doit publier en mars et rendues publiques par le New York Times le 26 et le 31 janvier.

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