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Déjà fragilisé par la crise du 737 MAX de Boeing, immobilisé depuis près d’un an, le secteur du transport aérien encaisse avec effroi le choc supplémentaire du Covid-19. Les prévisions sont chaque jour plus catastrophiques. Jeudi 5 mars, l’Association internationale du transport aérien (IATA) a une nouvelle fois revu à la hausse le coût de l’épidémie pour les compagnies. Son estimation atteint désormais les 113 milliards de dollars (environ 101 milliards d’euros).
C’est « la baisse des revenus annuels des compagnies aériennes générée par le coronavirus », indique au Monde Alexandre de Juniac, directeur général de IATA. Il y a quelques jours encore, l’association évaluait à une trentaine de milliards de dollars la perte de revenus des seules compagnies aériennes asiatiques. Mais ce montant avait été évoqué « avant que l’épidémie sorte d’Asie » pour gagner le monde entier, précise l’ancien PDG d’Air France-KLM.
A présent que la pandémie menace, l’association a sorti sa calculatrice. Et l’addition s’annonce lourde. Sans surprise, c’est dans la zone Asie-Pacifique, d’où le Covid-19 est issu, que les compagnies aériennes devraient payer le plus lourd tribut, avec une perte de chiffre d’affaires estimée à près de 50 milliards de dollars.
L’Europe se divise sous l’effet de l’épidémie, entre les pays particulièrement touchés par le Covid-19 et ceux qui sont encore relativement épargnés. Dans le premier groupe, qui réunit l’Autriche, la France, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne, la Suisse, la Suède et le Royaume-Uni, la perte de revenus des compagnies pourrait s’élever à 37,3 milliards de dollars, selon IATA. Pour le reste du Vieux Continent, la facture redoutée est bien moindre, avec une baisse de chiffre d’affaires de « seulement » 6,6 milliards de dollars. Enfin, le Canada et les Etats-Unis verront aussi leurs revenus fondre de 21,1 milliards de dollars.
« Les avions sont vides »
Depuis quelques jours, la panique gagne les compagnies. « Les avions sont vides », constate M. de Juniac. Air France a déjà reconnu un manque à gagner de 150 à 200 millions d’euros au début de l’épidémie, mais ne souhaite plus communiquer, pour l’instant, de nouvelles données. Un silence qui favorise la circulation des chiffres les plus alarmistes.
Les réservations seraient ainsi en chute libre (– 70 %), Transavia, filiale à bas coûts d’Air France, étant la plus touchée. Sur certains de ses vols, le nombre de passagers afficherait une baisse de « 30 %, 40 %, et même 50 % », croit savoir un syndicaliste. Surtout, la compagnie serait confrontée à une recrudescence de no shows, ces clients qui, à la dernière minute, ne se présentent pas à l’embarquement. Une pratique qui montre que les réactions vis-à-vis du Covid-19 ont pris un tour irrationnel, car Transavia ne dessert pas de destinations long-courriers – notamment en Asie –, pas plus que l’Italie. Selon nos informations, l’épidémie aurait déjà entraîné un recul de 7 % de l’activité d’Air France.
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