Le schisme de l’Eglise méthodiste, symbole de la « guerre culturelle » américaine

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Un drapeau de la fierté gay flotte avec le drapeau américain devant l’église méthodiste unie d’Asbury, à Prairie Village (Kansas), en 19 avril 2019.
Un drapeau de la fierté gay flotte avec le drapeau américain devant l’église méthodiste unie d’Asbury, à Prairie Village (Kansas), en 19 avril 2019. CHARLIE RIEDEL / AP

LETTRE DE WASHINGTON

Plus encore qu’à l’accoutumée, des drapeaux arc-en-ciel, symboles de la lutte pour les droits des personnes LGBTQ, ont fleuri ces derniers jours sur les parvis et les frontons de certaines églises américaines. « Tout le monde est bienvenu », proclament les bannières. Ce credo inclusif est au cœur de la brouille entre les fidèles libéraux de l’Eglise méthodiste unie (UMC) et la frange conservatrice de cette branche du protestantisme américain.

Mettant en avant des raisons théologiques, ces derniers s’opposent farouchement à l’union des personnes homosexuelles tout autant qu’à l’ordination de pasteur(e)s revendiquant une orientation sexuelle LGBTQ. Pour l’heure, les règles de l’Eglise interdisent ces pratiques, même si localement, au risque de sanctions, des pasteurs ont procédé à des unions entre personnes du même sexe. Campées sur des positions irréconciliables et minées par des différends théologiques sans issue, les deux parties ont donc annoncé le 3 janvier leur divorce. Il devrait être entériné lors de la convention de l’Eglise en mai, et ouvrir la voie à la levée des interdictions.

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Casus belli

Les débats se sont envenimés il y a un an, lorsque, poussées par les responsables religieux d’Afrique et d’Asie – où l’Eglise compte un tiers de ses 12 millions de membres –, les instances de l’UMC ont renforcé les règles rappelant que « la pratique de l’homosexualité est incompatible avec l’enseignement chrétien ». Un casus belli pour les libéraux américains.

L’Eglise méthodiste unie constitue la deuxième plus importante dénomination protestante américaine, derrière la Convention baptiste du Sud, conservatrice. Aux Etats-Unis, elle accueille des personnalités aux convictions aussi variées que la démocrate Hillary Clinton, la candidate de gauche à l’élection présidentielle Elizabeth Warren, l’ancien président républicain « born again » George W. Bush ou l’ex-ministre de la justice de Donald Trump, Jeff Sessions, connu pour son opposition sans concession à l’avortement et au mariage entre personnes du même sexe. Difficiles à cataloguer, un peu plus de la moitié des fidèles se revendiquent républicains, tandis que 35 % se disent démocrates. Et contrairement aux positions d’autres protestants, les méthodistes défendent le droit à l’avortement.

Le schisme devrait permettre aux traditionalistes de créer leur propre courant ; pour ce faire, un chèque de 25 millions de dollars (22,5 millions d’euros) leur sera versé sur les quatre prochaines années. Alors que 6 méthodistes américains sur 10 considèrent que l’homosexualité doit être acceptée, la majorité d’entre eux pourrait demeurer au sein du courant libéral. Mais la scission risque de fragiliser un peu plus cette Eglise, en perte de vitesse ces dernières années face à la poussée des protestants évangéliques. L’UMC appartient à ce protestantisme « traditionnel » (en opposition aux courants évangéliques) qui ne représente plus que 14 % de la population et 32 % des protestants, alors que les Eglises évangéliques, globalement plus conservatrices sur les questions sociétales, rassemblent désormais un quart des Américains et 55 % des protestants.

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