Le scandale Epstein ébranle un laboratoire du MIT et le « New York Times »

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Le directeur du Media Lab de Boston a été contraint à la démission après avoir masqué des dons du milliardaire, prédateur sexuel sur mineures.

Par Publié aujourd’hui à 17h25

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Joichi Ito, directeur du Media Lab du MIT, en janvier 2017 au Forum de Davos.
Joichi Ito, directeur du Media Lab du MIT, en janvier 2017 au Forum de Davos. Ruben Sprich / REUTERS

La mort de Jeffrey Epstein n’a pas coupé court au grand déballage, au contraire. Un mois après le suicide du prédateur sexuel sur mineures dans sa prison de Manhattan, les révélations sur le système Epstein se poursuivent et ébranlent de prestigieuses institutions américaines. Ainsi, le New Yorker a-t-il révélé, vendredi 6 septembre, comment un célèbre laboratoire du Massachusetts Institute of Technology (MIT), le Media Lab, situé près de Boston, avait continué de recevoir des fonds de ce gestionnaire de fortune new-yorkais qui se piquait de mathématiques et de sciences. Y compris après sa première condamnation pour sollicitation de relations sexuelles auprès de mineurs en Floride en 2008.

Récit de l’affaire : Jeffrey Epstein, itinéraire d’un prédateur sexuel

Son directeur, Joichi Ito, avait veillé à masquer l’origine des fonds, le MIT n’étant plus éligible à recevoir des dons d’Epstein en raison de son passé judiciaire. L’affaire a conduit Joichi Ito à démissionner dès samedi 7 septembre et à quitter le conseil d’administration des institutions où il siégeait : la fondation MacArthur, la fondation John S. and James L. Knight Foundation et surtout le prestigieux New York Times. La direction du MIT a annoncé l’ouverture d’une enquête indépendante.

M. Ito dit avoir rencontré M. Epstein pour la première fois en 2013. Il a ensuite reçu de lui 1,7 million de dollars : 525 000 pour le laboratoire lui-même et 1,2 million pour les sociétés de capital-risque qu’il contrôlait personnellement. M. Ito veillait à désigner son donateur uniquement par ses initiales, le qualifiait de « Voldemort », celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom dans la saga Harry Potter. Lorsque le scandale a commencé à sortir, Joichi Ito a tenté un mea culpa pour tempérer la fronde auprès de son laboratoire lors d’une réunion devant 200 collaborateurs. Ses efforts ont été sabordés par un de ses amis, Nicholas Negroponte, qui aida à fonder le laboratoire en 1985 : « J’ai dit à Joichi d’accepter l’argent. Je le referrais aujourd’hui ». Les révélations du New Yorker ont fait le reste.

« Nous ne mentionnerons pas le nom d’Epstein »

L’hebdomadaire new yorkais, qui a eu accès aux échanges de mail entre Epstein et les responsables du laboratoire, met en cause Bill Gates. En octobre 2014, le Media Lab reçoit un don de 2 millions. « Il s’agit d’un don de 2 millions de dollars de Bill Gates arrivé via Epstein », écrit Joichi Ito. Un de ses collaborateurs répond : « Pour les archives, nous ne mentionnerons pas le nom d’Epstein ». Manifestement, le don fut enregistré ainsi : « Gates fait ce don sur la recommandation d’un ami qui souhaite rester anonyme ». Dans un communiqué, le fondateur de Microsoft Bill Gates a nié toute relation avec Epstein :

« Bien qu’Epstein ait courtisé Bill Gates de manière agressive, toute allégation de relation personnelle ou professionnelle entre les deux hommes est tout simplement fausse. Et toute revendication selon laquelle Esptein aurait organisé un don personnel ou programmatique de Bill Gates est complètement fausse. »

Avant sa première condamnation, Jeffrey Esptein s’est montré généreux envers les grands scientifiques de la côte Est, parmi lesquels des prix Nobel de Physique, qu’il recevait sur son île privée des Bahamas, où se déroulaient en partie ses agressions sexuelles. A défaut d’être complice, chacun fermait l’œil. Ce système aurait permis à M. Espstein d’acheter le silence de chacun pour cacher ses méfaits. La donne change après sa première condamnation de 2008. Ceux qui ont continué de le fréquenter l’ont fait en connaissance de cause, en se masquant, tel Joichi Ito (nul dans le débat américain n’a défendu qu’Epstein avait à l’époque purgé sa peine).

M. Ito dirigeait le Media Lab depuis 2011. Ce centre de recherche explore de nombreuses disciplines, notamment la technologie numérique, la robotique et la neurobiologie. Son budget annuel est de 80 millions de dollars, et financé notamment par Comcast, Exxon, Google, Nike, PepsiCo and Salesforce. Chaque année, il décerne un « prix de la désobéissance » d’un montant 250 000 dollars à ceux qui « mettent en cause les normes, les règles ou les lois qui permettent aux injustices de perdurer dans la société ». En 2018, il avait récompensé le mouvement #metoo, né du scandale Weinstein, prédateur sexuel d’actrices. Il ne sera pas décerné en 2019.

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