Le Royaume-Uni suspend son traité d’extradition avec Hongkong

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Le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, le 21 juillet à londres.

Lundi 20 juillet, le gouvernement britannique a annoncé deux nouvelles réponses « nécessaires et proportionnées » à l’imposition, le mois dernier par Pékin, de sa loi de sécurité nationale à Hongkong, ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. Le Royaume-Uni va d’abord étendre à Hongkong son embargo sur les ventes d’armes appliqué à la Chine depuis le massacre de Tiananmen de 1989.

« Cette extension de l’embargo signifie qu’il ne pourra y avoir aucune exportation d’armes potentiellement létales du Royaume-Uni vers Hongkong, a précisé le ministre des affaires étrangères, Dominic Raab. Sera aussi concernée une interdiction d’exporter des équipements (…) pouvant être utilisés à des fins de répression intérieure, tels des chaînes, des équipements d’interception, des armes à feu ou des grenades fumigènes. »

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Downing Street a par ailleurs décidé de « suspendre » le traité d’extradition entre le Royaume-Uni et Hongkong, « immédiatement et définitivement », a précisé M. Raab. Ce traité permettait jusqu’à présent aux autorités britanniques de réclamer que soit livrée à leur justice toute personne suspectée de crime au Royaume-Uni et résidant à Hongkong – et vice-versa pour les autorités hongkongaises.

Désormais, une personne suspectée de crime par Hongkong et résidant au Royaume-Uni ne pourra plus être renvoyée vers Hongkong. Londres craint qu’elle ne finisse par tomber aux mains de la justice chinoise. « Nous ne réactiverons pas ce traité tant que de clairs et solides garde-fous n’auront pas été mis en place pour prévenir le détournement d’une extradition depuis le Royaume-Uni dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale », a insisté Dominic Raab.

« En finir avec la naïveté »

Cette décision permettra de mieux garantir la sécurité des militants hongkongais inquiétés par Pékin qui accepteraient l’offre de Londres de venir se réfugier au Royaume-Uni. Fin juin, le pays a confirmé que les 300 000 détenteurs d’un BNO (passeport dit « Britannique d’outre-mer », octroyé au moment de la rétrocession à Pékin), allaient bénéficier d’un visa de séjour de cinq ans au Royaume-Uni et de la possibilité d’y réclamer la nationalité britannique. Le militant prodémocratie Nathan Law a annoncé, il y a quelques jours, sur Twitter, qu’il venait d’arriver à Londres.

L’ex-leader étudiant a déjà rencontré des élus britanniques, dont Iain Duncan Smith, ex-chef de file du Parti conservateur, et l’un des députés les plus remontés contre la Chine à la Chambre des communes. Il fait partie de la grosse soixantaine de tories qui ont milité, ces derniers mois, pour un bannissement complet de Huawei du marché de la 5G au Royaume-Uni. Ils ont eu gain de cause mi-juillet, le premier ministre, Boris Johnson, revenant sur le feu vert octroyé début 2020 au géant chinois des télécommunications.

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Les « faucons » ne se recrutent pas que dans les rangs conservateurs : la défiance à l’égard de la Chine est désormais générale parmi les responsables politiques britanniques. Les travaillistes ont approuvé le durcissement de ton supplémentaire de Downing Street lundi, tout comme ils avaient approuvé l’interdiction d’achat de matériel Huawei une semaine plus tôt. Il est « extrêmement bienvenu », a jugé Lisa Nandy, ministre des affaires étrangères du cabinet fantôme de Keir Starmer, leader du Labour. La jeune femme a même souhaité une « nouvelle ère » dans les relations entre son pays et la Chine. « Nous devons en finir avec la naïveté de l’âge d’or [souhaité par l’ex-premier ministre David Cameron] et davantage baser notre politique étrangère sur l’éthique. (…) Nous n’avons rien contre les Chinois, mais contre l’érosion des libertés à Hongkong, l’action du gouvernement chinois en mer de Chine ou le traitement épouvantable du peuple ouïghour. »

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