Le Royaume-Uni et l’Europe, quarante-neuf ans d’histoire à la « une » du « Monde »

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24 juin 1971 – L’Europe vers sa « nouvelle frontière »

La « une » du « Monde » du 24 juin 1971.
La « une » du « Monde » du 24 juin 1971. Le Monde

Les six Etats membres de la Communauté économique européenne et le Royaume-Uni concluent un accord en vue de l’adhésion de ce dernier à la CEE le 1er janvier 1973. Cette décision, alors impopulaire au sein du Labour, sera confirmée par un référendum britannique en 1975. Extrait d’un article paru du 24 juin 1971.

A quoi ressemblera l’Europe de demain ? Au sortir des négociations de la Grande-Bretagne avec les Six, c’est maintenant la question qui va, pendant longtemps, alimenter les commentaires. L’exercice est passionnant parce que les variables sont multiples, l’imagination fortement sollicitée par cette page encore vierge de la vie de la CEE, les forces économiques et politiques en mouvement contraintes d’adopter un nouvel ordre. () Les uns voient dans l’arrivée des Anglais, des Danois, des Norvégiens et des Irlandais une nouvelle chance pour l’Europe et font le pari que la Communauté élargie saura trouver son équilibre, une autonomie plus grande et, du même coup, permettra à ceux qui y vivent de se faire mieux entendre dans le monde. D’autres supputent déjà la dislocation des constructions communautaires, le vent atlantique s’engouffrant dans toutes les fissures. ()

Par la force des choses, le visage de l’Europe à dix ne sera forcément pas le même que celui de la CEE d’aujourd’hui. Le centre de gravité de l’Europe communautaire se déplace vers le nord-ouest, et plus précisément vers les pays à forte tradition maritime. () Tous ceux qui croient à l’ouverture sur le monde extérieur, aux bienfaits de la concurrence et du grand brassage des hommes, des idées et des marchandises verront donc, dans l’arrivée de nouveaux membres du Marché commun, une chance nouvelle de son rayonnement. Tout ce qui se rétracte conduit à la décadence. L’extension des solidarités est, au contraire, facteur de civilisation. Cela dit, le thème de l’échange inégal est trop présent aux esprits pour que l’on n’y regarde pas à deux fois avant de proposer des libéralisations. ()

Mais c’est bien sûr dans les rapports avec les Etats-Unis que le nouvel équilibre européen devra se trouver. A ceux qui, sans aller plus loin, estiment qu’une zone à dominante américaine sera ainsi fatalement créée, il faut faire lire ce que disent les Américains eux-mêmes. Après le succès de la rencontre Heath-Pompidou à Paris, le New York Times voyait la « fin des liens spéciaux américano-britanniques ». « Le Marché commun a déjà rendu la vie plus compliquée aux Etats-Unis, poursuivait-il, mais ce n’était jusqu’ici qu’une ombre comparée à l’indépendance qu’une Europe comprenant la Grande-Bretagne pourrait exercer. »

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