Le réveil diplomatique d’Alger autour de la Libye

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Le ministre des affaires étrangères russe, Mevlut Cavusoglu (gauche) et son homologue algérien Sabri Boukadoum, lors d’une rencontre à Alger, le 7 janvier.
Le ministre des affaires étrangères russe, Mevlut Cavusoglu (gauche) et son homologue algérien Sabri Boukadoum, lors d’une rencontre à Alger, le 7 janvier. AP

Est-ce le retour de l’Algérie sur la scène diplomatique après des années d’effacement ? L’aggravation de la crise libyenne offre en tout cas à Alger l’occasion de hisser à nouveau ses couleurs dans la géopolitique régionale. Le sommet international sur la Libye prévu à Berlin dimanche 19 janvier, qui va s’efforcer d’imposer une cessation des combats autour de Tripoli, consacre à sa manière le regain d’intérêt autour d’une action extérieure de l’Algérie, que la longue maladie de l’ex-président Abdelazziz Bouteflika avait condamnée à l’immobilisme.

L’Algérie sera du reste le seul Etat du Maghreb – hors les délégations libyennes – à prendre part à ce grand rendez-vous de Berlin. Ni le Maroc (où avait été signé l’accord de réconciliation interlibyenne de Skhirat en décembre 2015) ni même la Tunisie – pourtant voisine du théâtre de guerre – n’ont été conviés. « C’est le signe d’un retour en force de l’Algérie sur la scène internationale, s’est félicité avec emphase un éditorial du quotidien officiel El Moudjahid. C’est une reconnaissance de son poids et de son rôle pivot, incontournable, dans la région. »

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En prélude à ce déplacement de Berlin, Alger a été le théâtre d’un intense ballet diplomatique comme l’a illustré la visite jeudi 16 janvier du premier ministre italien Giuseppe Conte. Il avait été précédé depuis le début de l’année des ministres des affaires étrangères turc, égyptien, italien. Dans son souci de maintenir un équilibre apparent, l’Algérie a également reçu les deux camps rivaux : Faïez Sarraj, le chef du « gouvernement d’accord national » (GAN) basé à Tripoli, fruit de l’accord de Skhirat parrainé par les Nations unies et reconnu par la communauté internationale, ainsi qu’une délégation du gouvernement rival basé en Cyrénaïque (est) soutenant le maréchal Khalifa Haftar, le patron de l’Armée nationale libyenne (ANL), qui a déclenché l’assaut contre Tripoli en avril 2019. A tous ces visiteurs, les autorités algériennes ont répété le double credo de la diplomatie algérienne sur le dossier libyen : « refus des ingérences extérieures » et promotion de solutions politiques basées sur « un dialogue national inclusif ».

Utiliser la menace contre le Hirak

La perspective d’une aggravation du conflit en Libye, avec laquelle l’Algérie partage une frontière de plus de 1 000 km sur son flanc oriental, inquiète assurément à Alger. L’attaque en janvier 2013 du site gazier d’In-Amenas, au cœur du Sahara, par un groupe djihadiste venu de la Libye voisine (37 otages et 29 assaillants tués) est encore dans toutes les mémoires. Il n’est pas anodin que le général Saïd Chengriha, le chef d’état-major de l’armée par intérim, se soit rendu en visite d’inspection à la mi-janvier dans la région militaire IV – limitrophe de la Libye – où il a loué le travail de l’Armée nationale populaire face « aux dangers et aux menaces ».

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