Le retour en force de la Russie

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La revue des revues. En vingt ans de règne sans partage, Vladimir Poutine a fait de la Russie un acteur incontournable sur la scène internationale. En témoigne, entre autres, le tournant diplomatique d’Emmanuel Macron, décidé à mener « un dialogue exigeant » avec Moscou, qu’il considère comme un partenaire indispensable pour son projet européen. « Nain économique, la Russie est un géant géopolitique », souligne l’éditorial de la revue de la Documentation française consacrée, pour sa livraison de janvier-février, à « La Russie, puissance solitaire ». Son PIB est certes inférieur à celui de l’Italie, et la démographie russe est en berne, mais le maître du Kremlin a réussi à lui rendre son rang.

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« La Russie a certes perdu son statut de meilleure ennemie des Etats-Unis qui fut le sien durant la guerre froide, mais elle demeure détentrice des plus vastes stocks d’armes nucléaires au monde », note Sabine Jansen dans l’article d’introduction du dossier. Malgré un budget de défense limité (61 milliards de dollars, dix fois inférieur à celui des Etats-Unis), Moscou sait jouer à plein de l’outil militaire, avec une armée modernisée et refondue, comme le montre Isabelle Facon dans sa contribution. Avec peu d’hommes, bien utilisés, et l’emploi de mercenaires, Moscou a su, en Syrie mais plus généralement au Moyen-Orient, s’affirmer comme la seule puissance à même de parler à tous.

Menace et interlocuteur

« La Russie joue sa partition sur un large clavier combinant hard et soft power », note la revue. Moscou a en bonne part repris le contrôle sur son « étranger proche », l’ancien espace soviétique. La dominante de la stratégie du Kremlin est « un révisionnisme », selon la formule utilisée par le Conseil national de sécurité américain, qui vise à remettre en cause les équilibres de la fin de la guerre froide, en premier lieu sur ses frontières occidentales. Cette politique est aussi une fuite en avant pour un régime qui, malgré ses nombreux instruments de répression, voit se lézarder le consensus dont il dispose, faute d’alternative crédible.

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Les Occidentaux, Américains et plus encore Européens, hésitent sur la politique à mener envers un pays qui est à la fois une menace et un indispensable interlocuteur. « Il est absurde et contre-productif d’avoir avec la Russie, dont on exagère le pouvoir de nuisance, des relations plus réduites, plus mauvaises et plus angoissées qu’avec l’URSS », relève l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine. Celui-ci fut d’ailleurs l’un des inspirateurs du tournant macronien, dont l’un des objectifs est notamment d’éviter que Moscou se tourne toujours plus vers Pékin. Face à lui, dans un entretien croisé, Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), rappelle que « ce n’est pas en invoquant les grandes heures des relations franco-russes que l’on séduira Vladimir Poutine, avec lequel seul le rapport de force est possible ».

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