Le retour des « parrains » de la mafia new-yorkaise en Sicile

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Settimino Mineo (C), jeweller and new head of the Sicilian mafia, is escorted by carabinieri as he exits a police station after his arrest, in Palermo on December 4, 2018. - Italian police have arrested new Mafia boss Settimino Mineo and dozens of other suspects in a major swoop, officials and media said on December 4. Police arrested jeweller Mineo, 80, and 45 others in Sicily just before he was due to be officially anointed at a reconvened Mafia Commission or Cupola, the police said. (Photo by Alessandro FUCARINI / AFP)

ALESSANDRO FUCARINI / AFP

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Publié aujourd’hui à 00h57

C’était une journée brûlante du mois d’août 2018, sur le golfe de Mondello, la plus populaire des baies palermitaines. Un grand canot pneumatique cabote parmi les vacanciers, à quelques brassées du rivage. A bord, cinq hommes en short de bain.

On pourrait croire qu’il s’agit de touristes ordinaires, profitant du soleil de Sicile. En réalité, ces acolytes un peu bedonnants discutent affaires. Il y a là Giuseppe Spatola, Thomas Gambino, Christian Calogero Zito, Benedetto Gabriele Militello et Tommaso Inzerillo. D’après la police, cinq « boss » débarqués d’Amérique, réunis afin d’évoquer leurs activités criminelles et leur prise de pouvoir au sommet de Cosa Nostra, la Mafia sicilienne.

Les chefs mafieux Francesco Inzerillo (à gauche) et Salvatore Gambino, arrêtés dans le cadre de l’opération italo-américaine « New Connection » du 17 juillet 2019.
Les chefs mafieux Francesco Inzerillo (à gauche) et Salvatore Gambino, arrêtés dans le cadre de l’opération italo-américaine « New Connection » du 17 juillet 2019. ALESSANDRO FUCARINI / AFP

La sérénité qu’ils affichent en cet été 2018 aurait été impensable quelques années plus tôt. Il fut, en effet, un temps, pas si lointain, où ils n’auraient pu mettre un pied à Palerme, leur terre d’origine, sans être liquidés par les clans rivaux.

Cette fois, seule la police est là, en planque : leur rendez-vous balnéaire est immortalisé au téléobjectif par l’anti-Mafia sicilienne. Pour les enquêteurs, l’enjeu est historique : il s’agit de bloquer le retour au pays des plus puissantes familles italo-américaines, ces dynasties dont Hollywood a fait tant de films…

« Ce retour démontre la capacité de résilience extrêmement élevée de Cosa Nostra. On parle d’une organisation dynastique de 150 ans d’âge, qui s’est toujours relevée »
Salvatore De Luca, procureur adjoint à Palerme

Un an plus tard, toujours à l’été, ces mêmes protagonistes ont perdu de leur superbe. Le 17 juillet 2019, menottes aux poignets, la mine déconfite, ils sont embarqués par des agents de la police de Palerme et du FBI. Un coup de filet retentissant, point d’orgue d’une opération baptisée « New Connection ». La filature sur la plage de Mondello n’était qu’une étape préliminaire d’une traque si vaste qu’elle est toujours en cours six mois plus tard.

Les 1 068 pages du dossier d’accusation du parquet anti-Mafia de Palerme, dont Le Monde a eu connaissance, esquissent un scénario que l’on imaginerait volontiers porté à l’écran, lui aussi, par Scorsese ou Coppola.

Au fil des écoutes téléphoniques et des confessions des repentis, l’enquête dévoile une litanie de tragédies, de trahisons et de revanches. Elle raconte comment ces hommes, des « perdants » ayant fui autrefois Palerme pour l’Amérique, reviennent, trente ans plus tard, à la mort de leur pire ennemi, régner, les poches pleines, sur les quartiers de leur enfance.

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