le réformateur Abiy Ahmed face au défi ethnique

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Lors de sa tournée de quatre jours dans l’Est africain, Emmanuel Macron se rendra à Addis-Abeba, capitale d’un pays en plein essor économique.

Par Christophe Châtelot Publié aujourd’hui à 10h55

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Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, à Addis-Abeba, le 27 janvier 2019.
Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, à Addis-Abeba, le 27 janvier 2019. MICHAEL TEWELDE / AFP

C’est un détail symbolique qui devrait permettre à Emmanuel Macron de mesurer l’appétit réformateur de son hôte, mardi 12 mars, à Addis-Abeba, où le président français effectue une visite officielle de vingt-quatre heures. La nouvelle décoration des bureaux du premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, hier sombres et austères, sont désormais d’un blanc étincelant et agrémentés d’œuvres d’art contemporain, d’un mobilier luxueux et d’équipements high-tech. Ce réaménagement, effectué après sa nomination en avril 2018, est une métaphore de la prospérité économique éthiopienne depuis quinze ans. Elle a été aussi l’initiative la plus facile à prendre au regard des insondables failles qui traversent et fragilisent ce pays de 105 millions d’habitants.

Depuis, Abiy Ahmed s’est attelé à d’autres travaux que l’architecture intérieure pour éviter que les Ethiopiens ne fassent sauter par la force les verrous qui cadenassaient ce pays comme peu d’autres sur le continent. En l’espace de quelques mois, des milliers de prisonniers politiques ont été libérés, une commission de réconciliation nationale a été créée et des mouvements d’opposition ont été retirés de la liste des organisations terroristes. Le premier ministre a promis l’organisation d’élections libres en 2020 et désigné un opposant à la tête de la commission électorale. Enfin, l’état d’urgence a été levé. La parole et les énergies se libèrent.

De la même façon, Abiy Ahmed a pris à bras-le-corps ses problèmes de voisinage régional. Il a ainsi mis fin à deux décennies de conflit avec l’Erythrée, renoué les liens avec la Somalie, lancé des projets communs avec le Kenya, Djibouti, le Soudan, le Soudan du Sud et relancé le dialogue avec l’Egypte qui s’inquiète de l’impact, en amont de son territoire, des barrages hydroélectriques éthiopiens sur le Nil.

Lire notre reportage : Depuis la réouverture de la frontière avec l’Erythrée, les affaires reprennent dans le nord de l’Ethiopie

Accueilli comme une star au Forum économique mondial de Davos, en janvier, le premier ministre se veut tout autant radical sur le plan économique en infléchissant la trajectoire dessinée il y a quinze ans – à partir du néant – par l’un de ses prédécesseurs, le charismatique et visionnaire Meles Zenawi. Celui-ci, fortement inspiré par les modèles de développement dirigiste de la Chine et de la Corée du Sud, a permis à l’Ethiopie d’afficher un taux de croissance annuelle moyen de 8 % depuis le début des années 2000. Le PIB de l’Ethiopie a rattrapé celui du Kenya, même si la richesse par habitant, plombée par une forte démographie, y est encore deux fois et demie moindre.

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