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
Pour répondre à la crise sanitaire, le gouvernement britannique a multiplié ces derniers mois les contrats de sous-traitance, dans l’urgence et souvent sans appels d’offres. Ce recours massif au secteur privé a produit des résultats plutôt décevants et fait de plus en plus polémique dans les rangs travaillistes et chez les professionnels de santé, qui se demandent pourquoi les conservateurs au pouvoir n’ont pas davantage sollicité le NHS – le système hospitalier britannique, ses multiples satellites parapublics et ses dizaines de milliers d’experts.
Dernier exemple en date : selon la plate-forme OpenDemocracy, Deloitte, l’un des quatre « big four » de l’audit et du conseil, pourrait récupérer une partie de l’opération Moonshot, un programme ultra-ambitieux visant à tester quotidiennement 4 millions de Britanniques, et ce dès début 2021. « Pourquoi n’avoir pas accordé le contrat au NHS ? », a réagi le député travailliste Clive Lewis sur le site OpenDemocracy, estimant que « ce gouvernement donne l’impression d’accorder des contrats à ceux qui ont le contact avec les bons ministres ».
Accusation récurrente
Selon le Financial Times du 19 août, McKinsey, un autre grand nom du conseil, a décroché en juin un contrat d’un demi-million de livres (555 000 euros) afin de plancher sur une nouvelle structure censée succéder à Public Health England (PHE), l’agence nationale de santé. Mi-août, le gouvernement Johnson, très critiqué pour sa gestion du Covid-19 (plus lourd bilan d’Europe, avec près de 42 000 décès), a abruptement confirmé la restructuration : PHE va fusionner avec Test & Trace, le système de traçage des infections au coronavirus, pour devenir le National Institute for Health Protection (NIHP).
Deux autres sociétés privées, Serco, un prestataire britannique de services, et Sitel, un spécialiste de la relation client basé à Miami (Etats-Unis), se sont vu confier en mai la très stratégique mise en place de Test & Trace. Un premier contrat (192 millions de livres sterling sur trois mois) leur a été accordé, avec des résultats plus que mitigés. A en croire le Guardian du 21 août, Serco et Sitel ne sont parvenues à contacter que 54 % des personnes qui, dans les vingt localités les plus infectées d’Angleterre, ont été en contact rapproché avec une personne testée positive.
L’Etat a déjà dépensé 56 millions de livres sterling depuis le début de la pandémie en sous-traitance
Malgré ce piètre bilan, la chef de Test & Trace, Dido Harding, a obtenu une promotion : elle prend provisoirement la tête du NIHP. Proche de l’ex-premier ministre David Cameron, cette membre de la Chambre des lords affiliée au Parti conservateur n’a pourtant qu’une très mince expérience dans la santé : anciennement au cabinet McKinsey, elle a surtout travaillé dans la grande distribution et fut patronne de la société de télécommunications TalkTalk jusqu’en 2017.
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