Le rap de la révolution iranienne

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Hichkas, ici en concert en Malaisie en 2010.
Hichkas, ici en concert en Malaisie en 2010. Khodayar Sheibani

La chanson a eu l’effet d’une bombe : neuf jours après sa publication, elle a été écoutée par 243 000 auditeurs sur la plateforme audio Soundcloud et retweeté presque 8 000 fois. Le 10 décembre 2019, le très populaire rappeur iranien Soroush Lashkary, connu sous son nom de scène Hichkas (« personne » en français), a diffusé son morceau le plus politique, Dastasho Mosht Karde (« Il a serré le poing »), en réaction à la répression du récent mouvement de contestation en Iran.

Au moins 300 morts et des milliers d’arrestations

Un mois auparavant, la hausse des prix de l’essence avait fait descendre les Iraniens dans la rue. Les forces anti-émeutes, la police régulière et les gardiens de la révolution, l’armée idéologique de Téhéran, n’avaient pas hésité, dès les premières heures, à mater dans la violence cette mobilisation. Dès le 16 novembre, Internet a été interrompu dans tout le pays pour au moins une semaine.

« Nous avons décidé d’arrêter le travail sur notre nouvel album pour composer un morceau sur ce qui se passait. Un document sonore en vue de rester dans l’Histoire. » Hichkas

L’Iran, coupé du reste du monde, a sombré dans une obscurité inédite. Seuls les gens proches du pouvoir et quelques fins connaisseurs ont réussi à contourner le blocage et à se connecter à la Toile. Le 16 décembre, Amnesty International a publié son dernier bilan, évoquant « au moins 304 morts » et des milliers d’arrestations, dont des enfants de 15 ans.

Les informations sur les morts et l’intensité de la répression filtraient par bribes sur les réseaux téléphoniques, fixes ou mobiles, qui, eux, fonctionnaient. « Nous voyions qu’un massacre était en train de se produire en Iran, explique le compositeur iranien de Hichkas, Mahdyar Aghajani, âgé de 30 ans et vivant à Paris depuis 2009. Nous avons donc décidé d’arrêter le travail sur notre nouvel album pour composer un morceau sur ce qui se passait. Un document sonore en vue de rester dans l’Histoire. »

Dans son texte, tous les maux du pays

Ainsi, dans un morceau de cinq minutes, Soroush Lashkary, émigré à Londres depuis 2011, dénonce tous les maux de son pays : la pauvreté, le népotisme, la corruption des dirigeants, leur politique d’ingérence dans la région et la répression. Il qualifie sa patrie de pays « colonisé »« même pas un centime n’est dépensé pour le peuple » et où les autorités « ne veulent guère de citoyens, mais des esclaves ».

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