le principal lieu saint orthodoxe de Kiev, foyer de contamination

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La laure des grottes de Kiev, le 13 avril. Le monastère compte 93 cas de personnes infectées par le coronavirus.
La laure des grottes de Kiev, le 13 avril. Le monastère compte 93 cas de personnes infectées par le coronavirus. Efrem Lukatsky / AP

En Ukraine, l’un des principaux foyers de contamination par le SARS-CoV-2 n’est autre que le lieu le plus sacré pour les orthodoxes du pays, la laure des grottes de Kiev. Ce monastère troglodytique fondé en 1051 compte 93 cas de personnes infectées, soit près d’un cinquième du total des contaminations dans la capitale. Pour l’Ukraine dans son ensemble, ce sont jusqu’à présent 4 161 cas qui ont été recensés, mais le manque de tests est criant dans le pays, malgré des livraisons de matériel chinois.

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Deux moines sont morts et plusieurs autres ont été hospitalisés. La mairie, elle, a renforcé les mesures d’isolement du lieu. Cela n’a pas empêché un député du parti prorusse Bloc d’opposition de venir livrer au monastère des cartons de masques, en début de semaine, sans prendre de mesures de précaution particulières. Le 15 avril, ce député, Vadim Novinski, se disait positif au Covid-19, venant renforcer le contingent des députés ukrainiens malades.

Des policiers équipés de masques devant la laure des grottes de Kiev, le 13 avril.
Des policiers équipés de masques devant la laure des grottes de Kiev, le 13 avril. Efrem Lukatsky / AP

En mars, alors que le gouvernement ukrainien annonçait la fermeture des écoles, des espaces publics et des transports en commun, le chef du monastère, le métropolite Paul, avait appelé les fidèles à « se précipiter dans les églises », à n’avoir « peur de rien » et à se donner des « accolades ». Ces derniers jours, son discours a fortement évolué. A la télévision, il a qualifié le coronavirus de « peste du XXIe siècle ».

Ces revirements sont d’autant plus scrutés que le sort malheureux de la laure n’est pas exempt d’une tonalité politique. Ce lieu saint et très visité, qui abrite environ 250 moines et de nombreuses reliques, est aussi le siège de l’Eglise orthodoxe ukrainienne loyale au patriarcat de Moscou.

Position ambiguë

Or, celui-ci est souvent considéré comme moins patriote que son homologue du patriarcat de Kiev, reconnu indépendant fin 2018 par Constantinople. Observateurs et journalistes n’ont pas manqué de relever que le patriarcat de Kiev s’était montré dès l’origine plus discipliné que celui de Moscou dans l’application des mesures anticoronavirus prises par le gouvernement.

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La polémique n’est pas près de s’éteindre, puisque la hiérarchie ukrainienne du patriarcat de Moscou se montre encore réticente à prôner un confinement strict à l’approche de la fête de Pâques, le 19 avril. Dans une vidéo diffusée le 14 avril, le métropolite Onuphre propose à « ceux qui resteront à la maison à cause de la maladie ou pour d’autres raisons » de regarder les célébrations à la télévision. En clair, la norme n’est pas de rester chez soi. Onuphre précise toutefois que « les croyants qui viendront à l’église se tiendront et prieront dans la rue, en respectant toutes les normes sanitaires nécessaires ».

Cette position ambiguë a été critiquée par des hiérarques du patriarcat de Kiev, qui, eux, appellent clairement les fidèles à rester chez eux. Elle tient aussi à la prudence du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Soucieux de ne pas se fâcher avec les croyants, celui-ci n’a pas pris de mesure d’interdiction stricte, rappelant seulement que la visite des églises peut avoir une incidence sur l’évolution de la pandémie.

Dans la Russie voisine, la hiérarchie de l’Eglise se montre plus responsable, le métropolite Cyrille ayant clairement appelé les fidèles à ne pas se rendre aux célébrations de Pâques. Les lieux de culte resteront toutefois ouverts et nombre de prêtres, en province, font de la résistance. Là aussi, l’Eglise a longtemps rechigné à adapter ses pratiques, par exemple en ne cherchant pas à limiter les embrassades d’icônes par les fidèles. Dans le même temps, des popes ont mené de nombreuses processions contre la maladie, à pied, en voiture, en avion ou encore en ballon.

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