le président sortant, le proeuropéen Klaus Iohannis, largement réélu

Publié aujourd’hui à 20h52

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Le libéral Klaus Iohannis a été largement réélu dimanche 24 novembre pour un second mandat présidentiel face à la candidate social-démocrate Viorica Dancila, lors du deuxième tour de scrutin qui confirme l’ancrage européen du pays, selon deux sondages réalisés à la sortie des urnes.

Cet ancien professeur de physique de 60 ans a recueilli entre 64,8 % et 66,5 % des voix, selon ces sondages, infligeant la défaite la plus sévère à un candidat du Parti social-démocrate (PSD) depuis la chute du régime communiste il y a trente ans.

La corruption au cœur des enjeux

Viorica Dancila a dirigé le gouvernement pendant près de deux ans avant d’être renversée en octobre par le Parlement. Son parti, le PSD, formation de gauche aux accents populistes et eurosceptiques qui domine la vie politique roumaine depuis 1990, fait les frais de son impopularité croissante liée notamment à ses tentatives d’affaiblir la justice anticorruption et aux scandales ayant touché nombre de ses élus.

Klaus Iohannis, grand favori du scrutin, était notamment soutenu par les dizaines de milliers de Roumains qui sont descendus dans les rues depuis 2017 pour dénoncer les réformes de la justice menées par la gauche. Cette réforme, également décriée par la Commission européenne, a réduit fortement la popularité du PSD.

Des législatives prévues fin 2020

Après la motion de censure contre M^me Dancila en octobre, un cabinet de centre droit sous la houlette du Parti national libéral (PNL), dont est issu M. Iohannis, a pris les rênes du gouvernement. Mais le PSD reste majoritaire au parlement et les prochaines législatives sont prévues fin 2020.

Septième pays le plus peuplé de l’Union européenne avec 19,4 millions d’habitants, la Roumanie affiche de profondes disparités entre les centres urbains, dont le niveau de vie se rapproche des standards européens, et les zones rurales, parmi les plus pauvres du continent, où vit près de la moitié de la population.

Ces dernières années, la Roumanie a enregistré de forts taux de croissance économique (7 % en 2017 et 4,1 % en 2018), dopée par des hausses des retraites et des salaires dans le secteur public octroyées par le PSD. Mais ces largesses ont suscité l’inquiétude de l’UE et du Fonds monétaire international, qui ont mis en garde contre une explosion du déficit.