Le président du Kosovo accusé de crimes contre l’humanité

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Le président du Kosovo, Hashim Thaçi, assiste à une cérémonie des forces de sécurité, à Pristina, Kosovo, le 13 décembre 2018.

Le procureur spécial sur le Kosovo a annoncé, mercredi 24 juin, la mise en accusation du président kosovar, Hashim Thaçi, de Kadri Veseli, le patron du Parti démocratique du Kosovo (PDK), et d’autres personnes, dont les noms restent confidentiels. Les suspects seraient « pénalement responsables du meurtre de près de 1 000 personnes », indique le bureau du procureur dans un communiqué.

Les meurtres, les tortures, les persécutions et les disparitions forcées qui leur sont reprochés impliqueraient des centaines de victimes, Kosovars albanais, Serbes, Roms et des opposants, considérés, à l’époque où les crimes ont été commis, comme des traîtres à la cause indépendantiste. Les faits se seraient produits entre janvier 1998 et décembre 2000, pendant et après la guerre qui a opposé les indépendantistes de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) au régime de Slobodan Milosevic à Belgrade. Le conflit, qui avait entraîné une intervention de l’OTAN, a fait plus de 13 000 morts.

L’acte d’accusation, déposé devant les juges le 24 avril, et resté secret jusqu’au 24 juin, doit encore être validé – ou rejeté – par une chambre du Tribunal spécial d’ici au 24 octobre.

« Campagne secrète »

Pour éviter les interférences, le procureur conduit habituellement ses dossiers dans la plus grande discrétion possible. Mais s’il a décidé de rendre publiques ces accusations avant même leur validation, c’est « en raison d’efforts répétés d’Hashim Thaçi et de Kadri Veseli pour entraver et saper le travail » du Tribunal spécial, indique le bureau du procureur. Celui qui fut l’un des chefs politiques de l’UCK et son ex-chef des renseignements auraient « mené une campagne secrète pour entraver » ses travaux « afin de garantir qu’ils ne soient pas traduits en justice ».

La publication des accusations survient la veille d’un voyage du président Thaçi à Washington, où il était attendu pour un sommet prévu samedi avec le président serbe, Aleksandar Vucic, dans le cadre de négociations de paix, sous la houlette des Etats-Unis. Le chef de l’Etat, désormais suspect, a dû annuler son voyage, et Le premier ministre, Avdullah Hoti, qui devait le remplacer a finalement lui aussi renoncé à faire le déplacement aux Etats-Unis, en raison « des nouveaux développements ».

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La création du Tribunal spécial en 2015, une initiative des Etats-Unis quand Barack Obama était au pouvoir, et de l’Union européenne, avait été adoptée à reculons par le Parlement kosovar, qui avait dû amender la Constitution du pays. Depuis, le président kosovar a tenté, à plusieurs reprises, d’obtenir sa fermeture ou à défaut, de le contourner. Aujourd’hui, l’existence de la juridiction pourrait être fragilisée par les discussions en cours avec la Serbie, si elle devenait l’un des éléments de négociations.

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