Le président chinois Xi Jinping affaibli par la crise à Hongkong

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Le dirigeant veut faire de l’intégration de la ville un modèle qu’il entend reproduire – voire imposer – à Taïwan. Las, les habitants de l’île ont rappelé qu’ils n’entendent nullement se faire absorber par Pékin.

Par Publié aujourd’hui à 06h16

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Le président chinois Xi Jinping le 14 juin.
Le président chinois Xi Jinping le 14 juin. SPUTNIK / REUTERS

Avec de tels amis, Xi Jinping n’a plus besoin d’ennemis. En pleine guerre froide technologique et commerciale avec Washington, Pékin vient de se tirer une balle dans le pied de la façon la plus inattendue qui soit. Pour avoir voulu faire adopter en urgence un projet de loi sur l’extradition, notamment vers la Chine continentale, puis pour y avoir renoncé sous la pression populaire, Carrie Lam, chef de l’exécutif de Hongkong, vient de perdre sur toute la ligne et, par ricochet, d’affaiblir son mentor, le président chinois.

Pire, dans cette région administrative spéciale rétrocédée par le Royaume-Uni à la Chine le 1er juillet 1997, elle a provoqué, dimanche 16 juin, la plus grande manifestation jamais organisée contre Pékin sur ce territoire. Deux millions de personnes sur 7,4 millions d’habitants.

« Grâce à » Carrie Lam, Hongkong vient spectaculairement de rappeler au monde entier qu’une grande partie des habitants de cette ville prospère qui continue de jouir de libertés impensables dans le reste de la Chine n’entend nullement se faire absorber par le régime communiste. Un revers de taille pour le président chinois.

Celui-ci veut en effet faire de l’intégration de cette ville un modèle qu’il entend reproduire – voire imposer – à Taïwan. Le 2 janvier, dans un discours au ton martial prononcé au Palais du peuple, à Pékin, Xi Jinping a déclaré que cette île de 23 millions d’habitants, indépendante de facto mais que Pékin considère toujours comme une province chinoise, devait à son tour être régie par la formule « un pays, deux systèmes » en vigueur à Hongkong.

Premier revers sur le front intérieur pour Xi Jinping

Dimanche, les Hongkongais ont signifié qu’à leurs yeux, Pékin ne tenait pas ses engagements. En 1997, la Chine avait accepté que Hongkong devienne une démocratie pleine et entière. Une vingtaine d’années plus tard, les Hongkongais s’aperçoivent qu’au contraire, la Chine communiste veut les absorber, sans même attendre 2047, fin de son engagement à respecter la célèbre formule.

Hongkong devait être un modèle pour les Taïwanais : elle devient un repoussoir. Tous les sondages montrent que la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, chef de file du Parti indépendantiste (DPP), profite indirectement de la crise de Hongkong. A sept mois de la prochaine élection présidentielle, cette femme, bête noire de Pékin, ne pouvait rêver meilleur argument électoral.

Qui plus est, cette nouvelle révolte des Hongkongais intervient alors que Pékin s’apprête à célébrer en grande pompe les 70 ans de l’arrivée des communistes au pouvoir, le 1er octobre 1949. Manifestement, il y a en Chine-même des millions de personnes pour qui la « nouvelle ère » promise par Xi Jinping fait figure d’ère glaciaire.

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