Le président afghan ordonne une enquête sur un vaste réseau pédophile

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Le président afghan, Ashraf Ghani, à Londres, le 17 juin 2019.
Le président afghan, Ashraf Ghani, à Londres, le 17 juin 2019. Matt Dunham / AP

Face au tollé suscité par des révélations sur des pratiques pédophiles à grande échelle aux portes de Kaboul, le président afghan, Ashraf Ghani, a fini par désavouer, mardi 26 novembre, ses propres services de renseignement. Après s’être déclaré « profondément perturbé par les rapports faisant état d’abus sexuels dans la province du Logar », il a ordonné au National Directorate of Security (NDS) d’arrêter la procédure lancée contre deux responsables associatifs ayant mis au jour l’existence d’un véritable réseau. Ils ont été remis en liberté mercredi et placés sous la protection du ministère de l’intérieur. Le ministère de l’éducation a été, par ailleurs, sommé d’enquêter sur les faits dénoncés.

Deux travailleurs sociaux et militants des droits humains, Musa Mahmudi et Ehsanullah Hamidi, avaient été interpellés, le 21 novembre, par le NDS alors qu’ils s’apprêtaient à rencontrer, à Kaboul, Pierre Mayaudon, l’ambassadeur de l’Union européenne à Kaboul. Avec une collègue, ils venaient exposer les éléments découverts au cours d’une enquête menée dans leur province du Logar auprès de 500 personnes, victimes et témoins de ces mauvais traitements sur enfants. Les informations ainsi colligées leur ont permis d’établir que 130 jeunes garçons avaient été abusés sexuellement par un réseau d’adultes vivant dans le Logar.

Menaces de mort

Avant de vouloir alerter des diplomates étrangers, les intéressés avaient transmis le résultat de leur travail à deux médias internationaux et une télévision indépendante afghane auxquels ils ont assuré que « plus de 100 vidéos [d’actes pédophiles] mises en ligne sur Facebook » étayaient leurs accusations. D’après le quotidien britannique The Guardian, des familles, blessées par cette publicité, auraient réparé leur honneur en tuant « leurs fils, dont les traits étaient reconnaissables ». M. Mahmudi a souligné le rôle actif joué dans ce réseau par des professeurs, des proviseurs et des responsables locaux.

Mardi, le NDS avait accusé M. Mahmudi d’avoir transmis ces informations « aux seules fins de fabriquer une histoire pour demander l’asile pour lui et sa famille dans un pays étranger ». Le NDS, qui a qualifié sa thèse « d’allégations sans fondement », diffusait dans la foulée un enregistrement vidéo de M. Mahmudi, réalisé pendant sa détention. Il y faisait acte de contrition et déclarait que son « enquête était inexacte, incomplète et pas terminée ».

Selon Amnesty International, le militant a aussi reçu des menaces de mort de personnes l’accusant d’avoir « déshonoré la population du Logar ». L’ambassadeur américain à Kaboul, John Bass, s’est dit, mardi, dans un Tweet « profondément perturbé par les tactiques de type soviétique » des services de renseignement afghans.

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