Le président AfD de la commission de la justice du Bundestag démis de ses fonctions

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L’ensemble des autres groupes politiques ont considéré que les provocations de Stephan Brandner étaient incompatibles avec ses responsabilités.

Par Publié aujourd’hui à 18h07, mis à jour à 18h30

Temps de Lecture 3 min.

L’ancien président AfD de la commission de la justice du Bundestag Stephan Brandner, le 13 novembre 2019 à Berlin.
L’ancien président AfD de la commission de la justice du Bundestag Stephan Brandner, le 13 novembre 2019 à Berlin. BERND VON JUTRCZENKA / AFP

Cela n’était jamais arrivé. Pour la première fois depuis la naissance de la République fédérale d’Allemagne, en 1949, un président de commission parlementaire a été destitué. Membre du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), Stephan Brandner a été démis de ses fonctions à la tête de la commission de la justice (Rechtsausschuss) du Bundestag, mercredi 13 novembre, après une série de provocations considérées par l’ensemble des autres groupes politiques comme incompatibles avec ses responsabilités.

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La dernière date du 31 octobre. Ce jour-là, le député de Thuringe, âgé de 53 ans, a publié un Tweet qualifiant de « salaire de Judas » la Croix fédérale du Mérite récemment remise par le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, au chanteur Udo Lindenberg, activement engagé contre l’extrême droite. Une expression à connotation antisémite évidente, ont estimé plusieurs responsables politiques.

Propos insultants

Deux semaines plus tôt, M. Brandner s’était exposé à des accusations de même nature après avoir relayé un Tweet posté par un utilisateur anonyme au lendemain de l’attentat contre la synagogue de Halle (Saxe-Anhalt). L’auteur de ce message s’étonnait que « les politiciens [aillent] mettre des bougies dans des synagogues et des mosquées », alors que la passante tuée devant la synagogue de Halle était « une Allemande amatrice de musique populaire » et que l’homme assassiné peu après à l’entrée d’un restaurant turc était, lui, « un Allemand de sang ».

Proche de Björn Höcke, chef de l’AfD en Thuringe et leader de l’aile radicale du parti d’extrême droite, M. Brandner n’a jamais caché son goût pour ce qu’il appelle « le parler clair et le parler vrai ». A l’époque où il était lui-même membre du Parlement de Thuringe, entre 2014 et 2017, cet avocat au verbe haut s’était fait rappeler à l’ordre une trentaine de fois par le bureau de l’assemblée à cause de ses propos insultants. Par exemple quand il avait livré sa définition d’une famille syrienne type : « Un père, une mère et deux chèvres. » Quand il avait comparé les manifestants présents à l’un de ses meetings aux SA de l’époque nazie. Ou quand il a déclaré qu’Angela Merkel, en raison de sa politique d’accueil des réfugiés, méritait ni plus ni moins que d’« aller en taule ».

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Après les élections législatives du 24 septembre 2017, marquées par l’entrée de l’AfD au Bundestag (12,6 % des voix, 92 députés), le parti d’extrême droite avait décroché trois présidences de commission sur vingt-trois. Dans les trois cas, il avait choisi des personnalités particulièrement clivantes pour le représenter. Ce fut le cas de Stephan Brandner à la commission de la justice. De l’économiste Peter Boehringer, amateur de théories conspirationnistes et connu pour ses violentes diatribes anti-euro, qui fut élu président de la commission du budget. Ou encore de Sebastian Münzenmaier, placé à la tête de la commission du tourisme alors qu’il avait été condamné à deux ans de prison avec sursis pour complicité de coups et blessures volontaires lors d’une rixe entre supporteurs de football.

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