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Sa position était devenue intenable, alors que l’enquête sur l’assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia s’étendait à certains de ses proches et que l’atmosphère sur l’île était devenue électrique. Dimanche 1er décembre, le premier ministre travailliste, Joseph Muscat, a finalement annoncé dans une allocution télévisée qu’il allait démissionner en janvier.
M. Muscat n’a pas évoqué dans sa prise de parole le meurtre de la journaliste, affirmant qu’il allait démissionner après la désignation, d’ici le 12 janvier, de son successeur, « car c’est la chose à faire ».
Premier ministre depuis 2013, M. Muscat, 45 ans, a été emporté par la vague d’indignation qui a suivi l’arrestation d’un puissant homme d’affaires, Yorgen Fenech, et surtout de celle de son chef de cabinet et ami personnel, Keith Schembri. Arrêté le 20 novembre alors qu’il tentait de fuir Malte sur son yacht au petit matin, M. Fenech est suspecté par les enquêteurs de police d’être le commanditaire de l’assassinat de la blogueuse anticorruption, tuée en octobre 2017 dans l’explosion de sa voiture près de son domicile. Un assassinat qui aurait été commandité pour 150 000 euros, selon des informations concordantes du Times of Malta et de Reuters. M. Fenech a été formellement inculpé samedi 30 novembre « de complicité de meurtre » de Daphne Caruana Galizia et placé en détention provisoire.
Il a plaidé non coupable, et en garde à vue, il a impliqué M. Schembri, en assurant que c’était lui le véritable commanditaire. Les deux hommes se connaissent bien : M. Fenech avait en effet prévu de verser des pots-de-vin au collaborateur du premier ministre, en marge de la construction de la nouvelle centrale électrique au gaz du pays, comme l’avait révélé le Projet Daphne dès 2018 – ce réseau de journalistes internationaux dont fait partie Le Monde et qui s’était spécialement constitué pour continuer le travail de la journaliste assassinée.
Un homme ambitieux et populaire
Sur la base de ces accusations, M. Schembri a été arrêté mardi, avant d’être remis en liberté jeudi soir contre toute attente, la police assurant n’avoir finalement rien à retenir contre lui. Dans le même temps, M. Fenech a déposé un recours en urgence, pour faire révoquer le policier chargé de l’enquête, l’accusant d’être inféodé à M. Schembri. Cette libération dans une atmosphère de confusion générale n’a fait qu’ajouter à la tension, dans ce petit Etat de 490 000 habitants où tout le monde se connaît, mais qui reste profondément clivé politiquement. L’opposition de droite et la famille de la journaliste ont immédiatement accusé M. Muscat de chercher à protéger son ami.
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