« Le pourrissement du Brexit contamine désormais l’Union européenne »

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L’indécision britannique, en se prolongeant, risque d’entraîner l’ensemble des Etats membres de l’UE dans un imbroglio, estime le juriste Aurélien Antoine dans une tribune au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 06h30 Temps de Lecture 5 min.

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Tribune. Depuis le 23 juin 2016, jour du référendum ayant donné une majorité en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), le Brexit apparaissait – et apparaît encore – comme un drame presque exclusivement britannique. Une fois n’est pas coutume, en face d’Albion, le continent paraissait enfin uni pour dicter une ligne claire incarnée par une équipe de négociateurs plutôt bien préparés, les Britanniques ne pouvant que constater leur insuffisance et leurs carences diplomatiques.

La question du report de la date effective du Brexit est de nature à modifier cet état de fait. Les interminables discussions au sein des institutions britanniques mettent désormais au pied du mur les Européens en faisant dépendre leur avenir des modalités du prolongement. Pour les Vingt-Sept, l’alternative semble pourtant simple : soit accepter les demandes de prorogation, soit les refuser. Cependant, dans l’un ou l’autre terme de l’alternative, les conséquences seront en partie insatisfaisantes, voire dommageables. Le pourrissement de la situation n’est donc plus cantonné au Royaume-Uni ; il contamine désormais directement l’Union.

« Sur le continent, le danger serait que le Brexit pollue une campagne électorale qui doit se concentrer sur d’autres sujets »

Dans la première hypothèse – celle d’un long report ou de reports successifs –, les risques pour le fonctionnement de l’UE sont réels. Le premier concerne le bon déroulement des élections européennes du 23 au 26 mai. Une participation britannique de dernière minute imposerait de réviser rapidement les réglementations électorales outre-Manche, et celles des Etats membres qui bénéficient de nouveaux sièges. Pour plusieurs d’entre eux, il faudrait modifier le découpage électoral. Cette urgence pourrait être surmontée, mais non sans répercussions politiques majeures. Outre l’agacement que nourriraient les Etats victimes de ce changement, la participation des citoyens britanniques à de telles élections serait inévitablement très faible. Sur le continent, le danger serait que le Brexit pollue une campagne qui doit se concentrer sur d’autres sujets.

Au-delà de ces élections, la présence d’eurodéputés britanniques au Parlement serait politiquement hasardeuse. Quand bien même ils ne feraient pas la pluie et le beau temps au sein des institutions européennes, leur influence ne serait pas nulle. Ils pourraient toujours prétendre à nommer un commissaire, participeraient à l’ensemble des décisions du Conseil et pourraient profiter de leur position dans le cadre des négociations sur le Brexit. Tant que les Britanniques demeureront membres à part entière tout en étant en partance, la suspicion flottera dans l’air comme un poison qui pourrait envenimer les relations entre les Etats membres.

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