« Le plus important pour la lutte raciale selon le suspect, c’est Internet »

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L’historien spécialiste de l’extrême droite, Nicolas Lebourg, revient sur le manifeste publié par le terroriste présumé de l’attaque meurtrière de mosquées à Christchurch.

Propos recueillis par Lucie Soullier Publié aujourd’hui à 17h37

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Après l’attaque terroriste contre deux mosquées à Christchurch, vendredi 15 mars, l’historien Nicolas Lebourg revient sur le « manifeste » publié par le suspect, un Australien de 28 ans. Le chercheur associé au Centre d’études politiques de l’Europe latine publiera en mai Les Nazis ont-ils survécu ? (Seuil, 320 p., 20 €).

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Le titre de ce manifeste, « Le grand remplacement », semble se référer à la théorie de l’écrivain français d’extrême droite Renaud Camus…

Nicolas Lebourg : Le terme « grand remplacement » est bien de Renaud Camus, mais le thème n’est pas de lui. On le voit apparaître dans les années 1946-1948 dans la presse de René Binet, un trotskiste devenu waffen SS pendant la seconde guerre mondiale. L’idée de Binet, qui est un raciste enragé, est que les juifs veulent détruire l’Europe par l’immigration, en y « important » des peuples non européens. Pour lui, c’est le dernier plan de domination du judaïsme.

Mais cette théorie va rester très underground jusqu’au 11 septembre 2001. Arrive alors la mutation que représente Renaud Camus en France : il enlève la causalité juive, et la thématique devient « mainstream ». Il a d’ailleurs défait toute la partie nazifiante de cette théorie au même moment où Marine Le Pen bâtit sa « dédiabolisation ». C’est-à-dire au moment où on est sortis du XXe siècle.

Comment caractériser ce manifeste ?

L’auteur se reconnaît comme fasciste et cite Oswald Mosley comme personnage essentiel. Mosley a été ministre travailliste, puis leader de l’union britannique des fascistes, Churchill le fait interner… et après la seconde guerre mondiale, Mosley arrive à l’idée qu’il faut partager le monde selon les « races ». Il se reconnaît toujours dans le fascisme mais considère désormais que la question centrale est d’empêcher le métissage racial et la promiscuité inter-ethnique. On retrouve cette idée dans ce manifeste.

Le terroriste présumé de Christchurch serait donc davantage séparatiste que suprémaciste ?

C’est ce que moi j’appelle l’affirmationnisme blanc. C’est l’affirmation de la fierté de la race blanche, de la préservation de son identité biologique et culturelle, etc. Mais l’idée de la suprématie ne les intéresse pas tellement. Ce qui compte pour eux, c’est d’empêcher la promiscuité raciale, de fermer complètement et de créer une poche homogène blanche. Le but n’est plus de créer un empire intercontinental où il faut organiser la domination blanche, mais de créer son village blanc, uniquement blanc.

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