le plus grand camp de réfugiés en Europe est parti en fumée

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Vue aérienne des destructions du camp de réfugiés  de Moria, à Lesbos (Grèce), le 9 septembre.

Mercredi soir 9 septembre, à la nuit tombée, les flammes rougeâtres continuaient d’engloutir les quelques tentes restées intactes la veille dans l’oliveraie jouxtant le camp de réfugiés de Moria, sur l’île grecque de Lesbos. La quasi-totalité de la structure est partie en poussière. Le ciel reste noir de fumée, l’air pesant. Les sirènes des pompiers retentissent alors que le site est plongé dans l’obscurité totale.

Dès mardi soir, l’intérieur du centre d’enregistrement et d’identification, les locaux administratifs et des services d’asile avaient été complètement détruits.

Mercredi soir, l’oliveraie accueillant près de 8 000 personnes dans des tentes et des cabanes de fortune, la « jungle » comme la surnommaient les migrants, a été à son tour rongée par le brasier. « Le peu qui restait du camp est parti en fumée ; plus de 5 500 personnes étaient sans toit mardi soir, et désormais la quasi-totalité des habitants du camp », constate Astrid Castelein, représentante du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) à Lesbos.

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Pour la deuxième nuit consécutive, mercredi, le plus grand camp de réfugiés d’Europe est en feu et mobilise une vingtaine de pompiers. Les migrants suffoquent, courent, se bousculent, et tentent de sauver des matelas, des couvertures, quelques vêtements. Par milliers, ils prennent la route du port de Mytilène dans l’idée de prendre un ferry pour Athènes mais ils sont bloqués par les forces de l’ordre, qui ont créé un barrage infranchissable pour éviter la propagation du virus parmi la population locale.

« J’ai tout perdu »

Benito, un Sénégalais de 17 ans, a réussi à sauver sa guitare dans le chaos ambiant : « J’ai tout perdu, les photos de ma famille, mes papiers, mais pas l’objet le plus précieux pour moi. »

« Bye Bye Moria », « Moria est mort », crient certains migrants, qui ne semblent pas regretter le camp surpeuplé qui hébergeait près de 12 700 personnes, soit quatre fois sa capacité d’accueil. « Moria était devenue une prison, nous ne pouvions plus sortir, le camp avait été mis en quarantaine depuis quelques jours et ces dernières mesures très pesantes ont rendu certaines personnes folles, pleines de rage », commente Oday, un Syrien de 21 ans.

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Depuis dix mois, le réfugié d’Idlib attendait d’avoir une réponse favorable à son asile : « Plus d’une fois, j’ai perdu la tête, j’étais déprimé… Mais maintenant, cette catastrophe va encore plus retarder l’examen de ma demande et je ne sais pas ce que les autorités grecques nous réservent. Est-ce que nous allons être transférés à Athènes ? Est-ce que nous allons être hébergés dans un nouveau camp ? »

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