Le passé colonial allemand, un sujet de plus en plus politique

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La Petersallee fut nommée en hommage à Carl Peters, qui fonda l’Afrique allemande de l’Est (actuelle Tanzanie), en 1885.
La Petersallee fut nommée en hommage à Carl Peters, qui fonda l’Afrique allemande de l’Est (actuelle Tanzanie), en 1885. MICHELE TANTUSSI / AFP

LETTRE DE BERLIN

Dans son « contrat de coalition » scellé en décembre 2016, la majorité de gauche tout juste élue à la tête du Land de Berlin s’était engagée à en faire un des grands axes de sa politique mémorielle : « regarder en face les crimes coloniaux allemands ainsi que le génocide des Hereros et des Nama », commis entre 1904 et 1908 dans la colonie allemande du Sud-Ouest africain (l’actuelle Namibie).

Trois ans plus tard, la promesse a été tenue. Vendredi 31 janvier, le ministre de la culture de Berlin, Klaus Lederer, membre du parti de gauche Die Linke, a dévoilé une ambitieuse feuille de route. Intitulée « Initiative pour une mémoire postcoloniale dans la ville », celle-ci prévoit, d’ici à la fin 2024, une série d’expositions et de conférences dans plusieurs musées de la capitale, et la mise en ligne d’une carte recensant les lieux de l’histoire coloniale dans la ville.

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La ville de Berlin est notamment connue pour avoir accueilli la fameuse conférence sur l’Afrique, à l’initiative du chancelier Bismarck et à laquelle participèrent quatorze pays européens, de novembre 1884 à mars 1885.

Rues débaptisées

Doté d’un budget de 3 millions d’euros, le programme présenté par Klaus Lederer est copiloté par plusieurs professeurs d’université (à Berlin, à Dresde, en Namibie et au Cameroun), les archives fédérales de Coblence, l’académie des Beaux-Arts de Vienne, ainsi que par trois associations, dont l’Initiative Schwarze Menschen in Deutschland (« initiative des personnes noires en Allemagne »), créée en 1986 pour lutter contre le racisme et défendre les droits de la communauté noire.

Avant la série d’initiatives présentée le 31 janvier, Berlin s’était déjà confronté à sa mémoire coloniale. D’octobre 2016 à mai 2017, une exposition remarquée sur le « colonialisme allemand » avait été présentée au Deutsches Historisches Museum, sur la célèbre avenue Unter den Linden. En avril 2018, la majorité de gauche de l’arrondissement de Berlin-Mitte avait décidé de débaptiser deux rues et une place de l’arrondissement de Wedding, près de l’aéroport de Tegel, portant les noms d’officiers ayant participé à la conquête de l’Afrique de l’Est à la fin du XIXe siècle.

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La plus célèbre de ces rues est la Petersallee, nommée avant la première guerre mondiale en hommage à Carl Peters, qui fonda l’Afrique allemande de l’Est (l’actuelle Tanzanie), en 1885, avant d’être démis de ses fonctions et rappelé en Allemagne car jugé trop brutal, en 1892. Célébré par le régime hitlérien, il fit l’objet d’un biopic réalisé par un cinéaste membre du parti nazi, Herbert Selpin, en 1941.

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