Le Parlement libanais incapable de se réunir face à la colère populaire

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La mobilisation de la rue et le boycottage de plusieurs partis politiques ont empêché la tenue d’une séance controversée du Parlement.

Par Publié aujourd’hui à 11h33

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Des boudins de fils barbelés empêchent l’accès au Parlement, à Beyrouth, le 19 novembre 2019.
Des boudins de fils barbelés empêchent l’accès au Parlement, à Beyrouth, le 19 novembre 2019. BILAL HUSSEIN / AP

« Il paraît que la séance du Parlement est reportée », lance, incrédule, Ghada, venue tôt, mardi 19 novembre, participer avec plusieurs autres centaines de manifestants au blocage des routes menant à la chambre des députés, dans le centre de Beyrouth. La nouvelle se confirme : le Parlement est incapable de se réunir, faute de quorum.

Dans la rue, les protestataires exultent, des femmes et des jeunes poursuivent leur concert cacophonique en battant le rythme avec des casseroles. Le mouvement de contestation – commencé le 17 octobre contre le gouvernement estimé corrompu – se félicite d’avoir réussi, une nouvelle fois, à imposer son tempo. Contribuant au blocage, divers partis politiques et élus avaient aussi décidé de boycotter la séance.

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« Ce report sine die est une satisfaction, mais on doit rester vigilants : on ne sait pas à quelle date la prochaine session aura lieu », commente Mariane Baayini, une étudiante qui a participé au « bouclier humain » pour empêcher l’arrivée des députés dans le périmètre du Parlement, verrouillé par les forces de sécurité et des boudins de barbelés.

C’est notamment l’examen d’un projet de loi controversé d’amnistie générale, figurant parmi les points à l’ordre du jour, qui a déclenché la mobilisation populaire. « On ne veut pas permettre aux politiciens de continuer à nous voler », assène Mona, une psychologue. Selon des avocats, le texte, qui n’a pas été abandonné, pourrait recouvrir des crimes environnementaux ou des affaires d’évasion fiscale.

« Cette loi vise à diviser la rue »

Mais d’autres manifestants y voient surtout un gage que voudraient donner les dirigeants au sein de certaines bases populaires : des détenus islamistes et des individus impliqués dans des affaires de drogue pourraient en bénéficier. A Tripoli, près de la place Al-Nour, épicentre local du soulèvement, des familles de prisonniers islamistes – y compris ceux incarcérés sans jugement depuis plus de dix ans – campent sous une tente en réclamant une amnistie. « Cette loi vise à diviser la rue, assure Naji, un mécanicien, parce qu’il y a des gens pour et d’autres contre. »

Les projets d’amnistie ramènent aussi les Libanais à de sinistres souvenirs : en 1991, c’est par une telle mesure que les chefs miliciens se sont exonérés des crimes commis durant la guerre (1975-1990) et se sont imposés au sein du pouvoir politique, que nombre d’entre eux n’ont plus quitté.

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