Le Parlement européen se rapproche de la parité, sans l’atteindre encore

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Plus d’un mois après les élections pour le mandat 2019-2024, les instances européennes viennent enfin de s’accorder sur leur direction. Fait historique, ce sont deux femmes qui dirigeront la Commission et la Banque centrale européenne (BCE).

Dans le même temps, le Parlement européen – qui a nommé à sa tête l’Italien David Sassoli – vient de publier les dernières données sur la parité en son sein : si le nombre des femmes y siégeant a augmenté de manière significative depuis 1979, la parité est encore loin.

Dans ses règles, l’Union européenne (UE) n’impose pas la parité aux pays membres, qui organisent les élections européennes selon leurs propres règles ; seuls dix membres sur vingt-huit (France, Belgique, Italie, Luxembourg, Croatie, Espagne, Slovénie, Pologne, Portugal et Grèce) ont mis en place des quotas de candidates. En Roumanie, les listes à 100 % masculine sont interdites.

L’absence de règles de parité – ou leur laxisme – dans les pays de l’Est de l’Union européenne explique en partie l’inégale répartition des postes entre les femmes et les hommes. Mais ce n’est pas la seule explication puisque la Finlande, où il n’existe pas de quotas, est le seul pays à ne pas respecter la parité… en ayant élu davantage de femmes que d’hommes.

La culture du pays et la proportion de femmes dans son Parlement national joue un rôle évidemment majeur : Malte (11,9 %) et la Hongrie (10,1 %) se retrouvent donc sans surprise à envoyer beaucoup moins de femmes que d’hommes à Strasbourg.

Dans certains pays, le salaire de député européen (environ 6 800 euros par mois), beaucoup plus élevé que la moyenne des salaires de hauts fonctionnaires locaux, peut également provoquer une compétition beaucoup plus féroce.

La féminisation du Parlement dans certains pays tient aussi au mode de scrutin à la proportionnelle qui a favorisé des partis alternatifs et contestataires, selon Willy Beauvallet, maître de conférences en science politique à l’université Lumière Lyon-II. « Les Verts, les partis d’extrême gauche ou encore les partis eurosceptiques et le Front national ont donc davantage investi ces élections car ils enregistraient des scores bien plus élevés que dans les scrutins nationaux », explique le chercheur dans une note de 2008. Or, ce sont des partis qui ont promu les femmes, pour certains avant même des lois sur la parité.

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Engagements et réalité

Quand une femme dirigera-t-elle à nouveau le Parlement européen ? Les dernières présidences féminines datent de 1979 (Simone Veil) et 1999 (Nicole Fontaine). Pour cette mandature, seulement deux partis politiques avaient désigné des femmes comme chefs de file (« spitzenkandidaten ») : le Parti vert européen avec l’Allemande Ska Keller et le Parti de la gauche européenne avec l’Espagnole Sira Rego.

Quant aux groupes politiques, sur les sept que compte actuellement le Parlement européen, deux sont dirigés par des femmes : outre les Verts, les socialistes ont porté à leur tête une femme, l’Espagnole Iratxe García. Le « bureau », qui est l’exécutif du Parlement (et est élu par ce dernier), comptait seulement cinq femmes sur vingt membres sur la dernière mandature.

En plus du « bureau », d’autres postes vont également devoir être attribués dans les prochaines semaines, notamment les présidences des commissions parlementaires thématiques.

L’égalité des sexes dans l’ADN du projet européen

Mécano délicat à Strasbourg, les tractations sont tout aussi exigeantes dans les autres institutions de l’UE, et elles sont liées les unes aux autres car elles doivent aussi être un savant dosage entre grands et petits pays, Est et Ouest… et parité hommes-femmes. C’est ainsi qu’en quelques jours se sont éclaircies les attributions de postes à la direction de la Commission (les commissaires attendront l’automne), à la BCE, au « haut représentant pour la diplomatie » et au Conseil. Les deux premiers ont été attribués à des femmes, les deux autres à des hommes.

L’égalité des sexes et la lutte contre toutes formes de discriminations faites aux femmes est inscrite dans l’ADN du projet européen et en particulier dans le traité sur le fonctionnement de l’Union (articles 8 et 19), qui stipule que l’elle doit veiller, par toutes ses actions, au respect de l’égalité femmes-hommes. Le Parlement a en outre adopté, le 15 janvier 2019, une résolution qui appelle à prendre des mesures effectives pour assurer la parité entre les hommes et les femmes, en son sein.

Or, selon les dernières données, qui datent de 2018, les femmes représentent 59 % du personnel du Parlement, mais sont toujours sous-représentées dans les postes de direction. Le nombre de femmes dans les postes d’encadrement intermédiaire n’a que légèrement augmenté : près de 17 % des directeurs généraux, 30 % des directeurs et 36 % des chefs d’unité au Parlement.

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