« Le Parlement européen peut perdre toute crédibilité à des jeux de politique politicienne »

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Alberto Alemanno et Stefan Seidendorf, spécialistes de la politique européenne, considèrent, dans une tribune au « Monde », que les parlementaires européens, en refusant tout accord avec la nouvelle Commission, se posent en coupables désignés du blocage institutionnel de l’Union.

Publié aujourd’hui à 05h15 Temps de Lecture 4 min.

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La Française Sylvie Goulard, lors de sa seconde audition devant le Parlement euroépen, à Bruxelles, le 10 octobre 2019.
La Française Sylvie Goulard, lors de sa seconde audition devant le Parlement euroépen, à Bruxelles, le 10 octobre 2019. FRANCOIS LENOIR / REUTERS

Tribune. Depuis leur succès aux élections européennes en mai, les quatre partis proeuropéens au Parlement, le Parti populaire européen (PPE, conservateurs), les sociaux-démocrates du S&D, les Verts ainsi que les libéraux de Renew Europe (où siègent les députés de La République en marche), peinent à convaincre. S’ils ne demandent pas à la nouvelle Commission européenne d’adopter un programme politique commun en échange de leur soutien, ils risquent de perdre toute crédibilité à force de s’épanouir dans des jeux de politique politicienne.

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Le rejet de trois candidats par le Parlement, dont la Française Sylvie Goulard, a entraîné le report du vote de confiance à Ursula von der Leyen et à sa Commission, initialement fixé au 23 octobre, ce qui devrait empêcher l’entrée en fonctions de l’exécutif européen à la date prévue, le 1er novembre. Si ce renvoi démontre la fragilité du soutien à la candidate allemande, les partis proeuropéens devraient profiter de ce gain de temps pour négocier un « contrat de coalition » avec la nouvelle Commission.

Pour les « anciens grands partis », le PPE et le S&D, cela devrait débuter par la prise en compte du nouveau paysage politique européen. En effet, sans majorité absolue au Parlement, il faudrait qu’ils négocient, avec leurs concurrents proeuropéens de Renew Europe ou des Verts, un programme politique qui serait ensuite adopté par la nouvelle Commission, lors du vote de confiance.

Capacité de blocage

Or, si les parlementaires ne se montrent pas à la hauteur de leur responsabilité démocratique, il existe une réelle menace d’un nouveau rejet des citoyens vis-à-vis du projet européen. Car les problèmes du nouveau Parlement avaient déjà commencé avant son élection, avec la tentative du PPE d’imposer son Spitzenkandidat, son candidat « tête de liste », Manfred Weber, à la présidence de la Commission. Au-delà de l’opposition du président Macron, c’est l’absence de majorité parlementaire pour Manfred Weber qui explique son échec.

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La tentative des sociaux-démocrates d’installer le Néerlandais Frans Timmermans à la tête de l’exécutif européen ne fut guère plus convaincante. Pour expliquer son échec, on avança la résistance de trois chefs de gouvernement d’Europe de l’Est qui, dans le passé, s’étaient heurtés à la détermination de M. Timmermans à défendre l’Etat de droit. Quelle meilleure référence pour le poste de président de la Commission ? Mais, au lieu de le soutenir, le Parlement renonçait à exercer ses prérogatives et laissait l’initiative aux chefs d’Etat et de gouvernement. A la surprise générale, ces derniers présentaient la ministre allemande de la défense, Ursula von der Leyen, qui n’était ni candidate aux élections européennes ni à la présidence de la Commision. Si ce coup de force pouvait passer face à un Parlement désuni, la manière dont la présidente a été désignée a laissé des traces.

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