le pari risqué de l’Autorité palestinienne face à l’annexion

0
104

[ad_1]

Le président palestinien Mahmoud Abbas lors de la réunion des dirigeants palestiniens, à Ramallah (Cisjordanie), le 19 mai.

Au début, rares sont ceux qui ont pris la menace du raïs au sérieux. Le 19 mai, en plein mois du ramadan, le président palestinien est apparu derrière son bureau massif, encadré de deux immenses drapeaux. En réaction aux velléités israéliennes d’annexion d’une partie de la Cisjordanie occupée, Mahmoud Abbas a annoncé que l’Autorité palestinienne, qu’il dirige, est « absoute, à partir d’aujourd’hui, de tous ses accords avec les gouvernements américain et israélien et de toutes ses obligations basées sur ces ententes, y compris celles relatives à la sécurité ». Le vieux dirigeant de 85 ans avait déjà brandi cet avertissement à maintes reprises par le passé, sans jamais y donner suite.

Cette fois-ci, Mahmoud Abbas entend tenir sa promesse : les Palestiniens coupent, peu à peu, les ponts dans l’espoir de faire reculer les Israéliens sur leur projet d’annexion. Fin mai, le Fatah, le parti du président, a diffusé deux vidéos sur Twitter censées montrer des forces de sécurité palestiniennes barrant l’entrée d’Hébron et du gouvernorat de Bethléem aux militaires israéliens. Depuis le discours du président, « il n’y a eu aucune coopération sécuritaire israélo-palestinienne, à aucun niveau », a affirmé le premier ministre palestinien, Mohamed Shtayyeh, lors d’une conférence de presse à Ramallah, mardi 9 juin.

« Au bord de la faillite »

Honnie des Palestiniens, la coopération sécuritaire est un instrument essentiel du contrôle israélien sur la Cisjordanie occupée, interrompue une seule fois, lors de la seconde Intifada, de 2000 à 2005. Derrière les déclarations au ton grave, Ramallah a toutefois laissé entendre à l’Etat hébreu qu’il ne laisserait pas le « chaos s’installer » de l’autre côté de la ligne verte. « Il y a toujours une certaine coordination de facto, mais beaucoup moins de communication entre les deux côtés », nuance Céline Touboul, codirectrice générale de l’Economic Cooperation Foundation, l’un des artisans israéliens des accords d’Oslo.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En visite en Israël, le secrétaire d’Etat américain ne presse pas à l’annexion de territoires palestiniens

Pour l’instant, le raïs n’a déchiré qu’une partie des accords, le volet Oslo II, qui dicte la mise en œuvre concrète du processus lancé par la célèbre poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin à Washington, en 1993. Ramallah a ainsi aussi cessé de faire l’interface entre les Palestiniens et l’Etat hébreu. Permis, visas, démarches administratives… Les guichets palestiniens ne transmettent plus les demandes à Israël.

Les malades en attente de permis pour y être soignés se retrouvent dans les limbes. « Nous sommes face à un chaos médical : aujourd’hui ce sont des centaines de patients, bientôt des milliers », met en garde Ghada Majadle, la directrice en charge des territoires occupés au sein de l’ONG Physicians for Human Rights Israël. L’organisation a suivi le cas d’un enfant de 8 ans, souffrant de problèmes cardiaques, qui n’a pas pu quitter Gaza pour se faire soigner dans un hôpital israélien car le comité civil palestinien a refusé de soumettre sa demande de permis. D’autres patients n’ont pas été soignés en Israël parce que l’Autorité palestinienne ne couvre plus leurs frais de traitement.

Il vous reste 49.64% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: