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Après des jours de tensions, la situation semble se calmer entre les deux voisins et puissances nucléaires.
Après des heures d’inquiétudes, la tension semble redescendre d’un cran, jeudi 28 février, entre le Pakistan et l’Inde. Après deux jours d’incidents de part et d’autre de la frontière dans la région disputée du Cachemire, le Pakistan a tendu la main à son voisin. « En geste de paix, nous libérerons le pilote indien » capturé mercredi, après que son avion a été abattu par l’armée de l’air pakistanaise, a annoncé le premier ministre Imran Khan devant l’Assemblée nationale. Le lieutenant-colonel Abhinandan Varthaman doit être libéré vendredi, a précisé le chef du gouvernement.
« Je veux transmettre un message à [Narendra] Modi [le premier ministre indien] : qu’il n’aggrave pas la situation. Notre désir de désescalade ne devrait pas être interprété comme une faiblesse », a souligné M. Khan, qui a déclaré avoir « essayé de parler » à son homologue indien mercredi soir. « L’Inde doit savoir que nous serons forcés de riposter fortement à toute action indienne à l’avenir », a poursuivi le chef du gouvernement pakistanais, répétant que son pays « veut la paix » et la prospérité dans la région.
Mercredi déjà, M. Khan avait proposé de négocier avec l’Inde, au cours d’un bref discours télévisé. « Pouvons-nous nous permettre le moindre mauvais calcul avec le genre d’armes que vous avez et que nous avons ? », avait-il lancé, en référence à l’arsenal militaire et nucléaire des deux pays. Plus tôt, la ministre indienne des affaires étrangères, Sushma Swaraj, avait aussi plaidé l’apaisement, soulignant lors d’un déplacement en Chine que « l’Inde ne souhaite pas d’escalade » et « continuera à agir avec responsabilité et retenue ».
Modi demande aux Indiens de « faire mur » contre « l’ennemi »
Le premier ministre indien, Narendra Modi, a, lui, appelé ses concitoyens à l’unité nationale, leur demandant de « faire mur » et d’être « solide comme un roc » contre l’« ennemi », qu’il n’a toutefois pas désigné.
« Amis, lorsque l’ennemi essaye de déstabiliser l’Inde [et] de perpétrer une attaque terroriste, un de leurs buts est que le rythme et le progrès de notre pays s’arrêtent », a déclaré le dirigeant nationaliste hindou jeudi, lors d’une vidéoconférence avec des militants de son parti à travers le pays.
Les élections générales ont lieu en Inde dans quelques semaines, en avril et en mai. Or, Narendra Modi a coutume de mentionner le Pakistan à chaque campagne électorale pour apparaître fort face à son voisin.
Mardi, l’Inde avait annoncé avoir mené des frappes dans le nord du Pakistan, contre un camp d’entraînement du groupe islamiste Jaish-e-Mohammad (JeM), qui avait revendiqué l’attentat-suicide ayant tué au moins 40 paramilitaires indiens le 14 février, dans la partie indienne du Cachemire. Il s’agissait de la première fois, depuis la guerre de 1971, que des avions de combat indiens lançaient des frappes aussi loin en territoire pakistanais.
Le lendemain, le Pakistan a assuré avoir abattu deux avions indiens, qui s’étaient introduits dans son espace aérien, et avoir capturé un pilote. L’Inde a, elle, reconnu avoir perdu un appareil et annoncé avoir abattu un avion pakistanais. Le même jour, le Pakistan a fermé tout son espace aérien, tandis que l’Inde a fermé brièvement neuf aéroports.
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