« Le “no deal” est devenu assez crédible pour que les Européens doivent s’y préparer »

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Avec le nouveau premier ministre britannique, Boris Johnson, l’Union européenne va devoir jouer serré dans les discussions sur les modalités du Brexit, analyse l’économiste dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 05h00 Temps de Lecture 4 min.

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Le premier ministre britannique, Boris Johnson, dans une ferme avicole de St. Brides Wentlooge, près de Newport, au Pays de Galles, où il a présenté aux éleveurs ses plans pour l’après-Brexit.
Le premier ministre britannique, Boris Johnson, dans une ferme avicole de St. Brides Wentlooge, près de Newport, au Pays de Galles, où il a présenté aux éleveurs ses plans pour l’après-Brexit. Adrian Dennis / AP

Chronique. Depuis que les Britanniques ont voté pour le Brexit, en 2016, l’Union européenne (UE) a fait un sans-faute. Le respect scrupuleux de la procédure de sortie de l’Union prévue par les traités, l’impeccable unité des Vingt-Sept, le refus d’accorder à Londres le moindre traitement de faveur, une solidarité sans faille avec l’Irlande et le professionnalisme méticuleux de Michel Barnier, le négociateur de l’Union, ont eu raison d’une Theresa May politiquement mal assurée et techniquement indécise. Résultat, c’est avec Boris Johnson que l’UE est aujourd’hui aux prises.

Le nouveau premier ministre n’a pas fait mystère de ses objectifs : sans « ifs or buts », une sortie au 31 octobre, « do or die », s’il le faut sans accord. Tout suggère aujourd’hui qu’il entend provoquer des élections anticipées et faire campagne sur cette base, au nom du respect du mandat donné par le référendum de juin 2016. A cette fin, le gouvernement a engagé les préparatifs opérationnels en vue d’un « no deal », d’une sortie sans accord.

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Le « no deal » n’est pas certain. Les conversations avec l’UE n’ont pas commencé, et des compromis sont encore possibles sur le principal point de blocage, l’épineuse question du filet de sécurité irlandais : ce serait le cas, par exemple, si M. Johnson se libérait de l’alliance avec les unionistes de Belfast et acceptait de maintenir l’Irlande du Nord dans le marché européen. Le « no deal » peut aussi être bloqué par le Parlement, si celui-ci trouve un moyen de prendre la main. Mais il est devenu assez crédible pour que les Européens doivent s’y préparer.

Quelle stratégie ?

S’agissant de son impact mécanique, les choses sont assez claires : effet de taille oblige, le choc serait bien moindre que pour le Royaume-Uni lui-même, mais de même nature : la hausse brutale des tarifs douaniers, la désorganisation des échanges, le défaut de cadre juridique pour la fourniture de services, la rupture des chaînes de valeur nous frapperaient également. Tandis que les économistes britanniques débattent encore de l’ampleur de la commotion attendue, le FMI la chiffre à quatre points de PIB pour le Royaume-Uni et à un demi-point pour l’UE. Dans un contexte de ralentissement et de tensions internationales, c’est dangereux. Cela peut suffire à nous faire basculer dans la récession.

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Il y a cependant des raisons d’être moins inquiet pour le court terme que pour le futur. Dans l’immédiat, il est certain que Londres s’attachera à compenser les effets récessifs d’une sortie désordonnée. Sajid Javid, le nouveau chancelier de l’Echiquier, réfléchit, pour soutenir l’activité, à une stratégie économique de relance budgétaire tous azimuts. Avec un déficit 2019 prévu à 1,5 % du PIB, il en a les moyens. Quant à la Banque d’Angleterre, elle répondra nécessairement par une stimulation monétaire : c’est dans son mandat.

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