« Le naufrage du Liban, c’est bien plus que celui d’un pays »

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Tribune. D’une guerre, d’une imposture à l’autre, le Liban a servi à tout et à tout le monde. Il est à présent en si mauvais état que ses prédateurs – dedans comme dehors – n’ont plus qu’un geste à faire pour s’en offrir les restes. Peut-être bien le démembrer.

Le degré de manipulation et d’indécence de la classe politique au pouvoir a réussi le tour de force d’accoucher d’une faillite presque parfaite. Bêtise crasse ou intelligence démoniaque ? Les deux, pour un même résultat. La richesse humaine de ce pays – sa pluralité communautaire – a été confisquée, dévoyée par les chefs de clans qui, tous sans exception, ont œuvré à transformer les différences en divisions, à remplacer l’Etat par la magouille. Pour ce réseau d’ennemis politiques aux intérêts solidaires, il s’est agi d’entretenir les désaccords afin de se couvrir ; d’assurer simultanément leur survie politique et leurs intérêts financiers. Le tout, impunément. Sans l’once d’une inhibition, sans le moindre compte à rendre. En affaiblissant le pouvoir judiciaire pour mieux y échapper. Propriétaires autoproclamés de leurs communautés respectives, ces anciens chefs de guerre ont fait d’une pierre deux coups : ils ont empêché le peuple de s’unir et empêché l’Etat de le servir.

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Ils vous diront qu’une partie de leur magot leur sert aujourd’hui à donner de l’argent aux pauvres, aux membres de leurs communautés. C’est dire le degré de mendicité morale et financière qu’ils auront favorisée pour rester en place. On fera valoir, à juste titre, qu’il se trouve, parmi eux, de plus dangereux, de plus armés que d’autres. Le Hezbollah est une présence indubitablement plus menaçante qu’une autre pour l’équilibre du pays. Il n’en demeure pas moins que face à la vision islamiste, pro-iranienne de ce parti organisé comme une secte, les prétendants à une autre vision n’ont, pour finir, prétendu qu’à eux-mêmes.

L’abolition de la couleur

L’histoire des ingérences étrangères dans l’histoire du Liban relève de l’anthologie. Disons en peu de mots ce que d’autres, mieux informés que moi, analysent très finement : à l’heure qu’il est, la construction pluricommunautaire ne convient plus à personne. Elle est pourtant – c’est là le grand paradoxe – celle qui, si on lui avait permis d’aboutir, aurait pu servir de modèle pour toute la région et bien d’autres pays ; sachant que la mixité et la gestion des différences sont un des grands défis qui se posent au reste du monde.

« C’est la victoire de la masse contre la différence, de la tribu contre la personne, de la phobie contre la vie »

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