Le mollah Omar aurait vécu près d’une base américaine en Afghanistan

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Au début des années 2000, Washington pensait le fondateur des talibans exilé au Pakistan. Il se serait caché dans le Sud afghan, selon l’enquête d’une journaliste néerlandaise.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 10h36, mis à jour à 12h19

Temps de Lecture 2 min.

Le fondateur des talibans, le mollah Omar, a vécu, caché, pendant plusieurs années à proximité d’une base américaine dans le sud de l’Afghanistan, affirme Bette Dam, une journaliste indépendante néerlandaise longtemps installée dans le pays.

Pour Washington, qui avait promis une récompense de dix millions de dollars pour sa capture, le mollah Omar était réfugié au Pakistan voisin. Dans A la recherche d’un ennemi, une biographie en néerlandais encore non traduite du mollah, Bette Dam affirme que celui-ci habitait à cinq kilomètres d’une base américaine dans la province de Zaboul, dans le sud-est de l’Afghanistan, à la frontière avec le Pakistan.

Pendant des années, il a vécu en ermite, refusant de rencontrer sa famille et prenant des notes dans un langage imaginaire, affirme l’auteure qui, en cinq ans d’enquête, dit avoir interrogé des dizaines de chefs talibans, ainsi que Jabbar Omari, le garde du corps du mollah Omar.

D’après l’ouvrage, dont un résumé en anglais est disponible sur le site du Zomia Center, un centre de recherche américain, lorsque le régime taliban est tombé, en 2001, après cinq ans de terreur, le mollah Omar, a transmis son pouvoir à un autre cadre du mouvement, pour devenir une sorte de chef spirituel. Il s’est d’abord réfugié dans un petit complexe de Qalat, la capitale régionale de la province de Zaboul, auprès d’une famille qui, pendant trois ans, a ignoré qui il était.

Risques de capture

Les forces américaines ont manqué de le capturer à deux reprises, affirme encore Bette Dam. La première fois, le mollah Omar se serait caché derrière un tas de bois alors qu’une patrouille passait. La seconde, des troupes étrangères auraient fouillé tout le complexe, sauf la chambre dans laquelle il se trouvait.

Alors que la base Lagman était en construction en 2004, à quelques centaines de mètres de son refuge, il a changé de cache, toujours dans la province de Zaboul. Mais peu après, une seconde base, Wolverine, a été érigée à cinq kilomètres de son repaire. Plus de 1 000 militaires américains, ainsi que des forces spéciales britanniques, y étaient basés. Mais malgré sa terreur d’être attrapé, le mollah Omar n’en a jamais bougé, s’aventurant rarement à l’extérieur et se cachant souvent dans des tunnels, lorsque les avions américains bombardaient la zone.

Le fondateur des talibans y a passé des années d’isolement, à écouter les nouvelles sur la BBC en langue pachtou. Il est mort en 2013. Les talibans ont gardé sa mort secrète pendant deux ans. En 2016, les talibans ont publié une biographie officielle de leur ancien leader.

Lire aussi Les talibans publient une biographie du mollah Omar

Doutes des responsables afghans et américains

La présidence afghane, par l’intermédiaire de son porte-parole, Haroon Chakhansuri, a « fermement rejeté » des « affirmations délirantes », qui visent d’après elle à « créer et construire une identité pour les talibans et leurs soutiens étrangers ».

L’ancien directeur de la CIA et ex-chef de l’armée américaine en Afghanistan, David Petraeus, s’est montré sceptique. « Nous avions accès à tout l’Afghanistan et je serais très surpris que le mollah Omar ait pris ce risque », a-t-il déclaré au Wall Street Journal.

L’ex-ministre de l’intérieur afghan Amrullah Saleh, chef des services de renseignement de 2004 à 2010, a, de son côté, expliqué avoir « des piles et des piles de preuves » attestant du passage et de la mort du dignitaire taliban au Pakistan. Les autorités afghanes accusent régulièrement le Pakistan d’accorder refuge aux talibans.

La sortie de ce livre survient alors qu’Américains et insurgés discutent depuis la fin de février à Doha d’une possible sortie de crise après plus de dix-sept années de guerre.

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