Le Mexique à la recherche de ses 40 000 disparus

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En créant une commission, le nouveau président de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, répond à une tragédie délaissée par ses prédécesseurs.

Par Frédéric Saliba Publié aujourd’hui à 11h20

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A Chilpancingo, dans l’Etat du Guerrero, en 2015, lors d’une manifestation organisée un an après la disparition de 43 étudiants de l’école normale rurale de Ayotzinapa.
A Chilpancingo, dans l’Etat du Guerrero, en 2015, lors d’une manifestation organisée un an après la disparition de 43 étudiants de l’école normale rurale de Ayotzinapa. Pedro PARDO / AFP

Depuis l’exhumation de 69 cadavres dans l’ouest du Mexique, des familles arrivent de tout le pays dans l’espoir d’identifier un proche parmi les victimes. Les fosses clandestines étaient enfouies au fond d’un terrain retiré de la ville de Tecoman (130 000 habitants), dernière découverte glaçante de la spirale sanguinaire des cartels de la drogue dans un pays qui compte plus de 40 000 disparus. Le nouveau président de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), vient de créer une commission pour tenter de répondre à une tragédie nationale, délaissée par ses prédécesseurs.

Plus d’une centaine de proches de disparus ont réalisé des tests ADN, organisés par les autorités, qui seront comparés avec celle des cadavres. « Les résultats prendront plusieurs mois », déplorait, lundi 18 février, dans les médias locaux, Gilberto Arroyo. Venu de l’Etat voisin de Jalisco, l’homme arborait un tee-shirt à l’effigie de Sergio, son fils de 29 ans, dont il est sans nouvelle depuis le 27 juin 2018.

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C’est l’enlèvement par le crime organisé d’une femme avec son bébé qui a permis de révéler cet énorme charnier. Le 30 janvier, la police a arrêté deux suspects à Tecoman, la ville la plus meurtrière du Mexique (145 meurtres pour 100 000 habitants). Le nourrisson était dans le coffre de leur voiture. Les accusés ont vite révélé l’endroit où ils avaient enterré sa mère. Les autorités y ont découvert, début février, 19 cadavres, avant d’en exhumer peu à peu 50 autres dans un terrain voisin.

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Aux quatre coins du pays, les tueurs des cartels enterrent les corps de leurs rivaux, mais aussi de leurs victimes innocentes. Environ 1 100 fosses clandestines ont été mises au jour depuis 2007. Cette année-là marque le début de la guerre déclarée par l’ancien président Felipe Calderon (2006-2012) contre le trafic de drogue. Onze ans plus tard, les homicides (33 341 en 2018) battent des records, comme les disparitions forcées. Le mystère plane toujours sur le sort de 43 élèves-enseignants attaqués, en septembre 2014, par des policiers « ripoux » de la ville d’Iguala, dans l’Etat de Guerrero (ouest). Investi le 1er décembre 2018, « AMLO » a annoncé le mois suivant la création d’une commission d’enquête sur cette affaire, qui avait provoqué une vague d’indignation internationale.

« Le défi est abyssal »

Autre priorité du nouveau gouvernement : lever le voile sur les 26 000 corps non identifiés qui s’entassent dans les morgues saturées du pays. « Le défi est abyssal », a déclaré Karla Quintana, nommée à la tête, le 9 février, de la toute nouvelle Commission nationale de recherche de personnes disparues, promettant de rompre avec « la simulation des gouvernements précédents qui ont laissé les familles seules chercher leurs proches ».

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