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Chronique. La crise du coronavirus va conduire la zone euro en récession en 2020. Il est aujourd’hui difficile de prévoir ce que sera le taux de croissance, mais on peut l’évaluer entre – 2 % et – 5 %. Tous les pays de la zone vont devoir mener des politiques budgétaires expansionnistes, avec un objectif clair : éviter les faillites des entreprises, en repoussant ou en annulant les impôts, en prenant en charge une partie des salaires, éventuellement en recapitalisant des entreprises en grande difficulté.
On peut estimer, à ce stade, que les déficits publics des Etats seront accrus de 2 à 3 points de PIB, la Commission européenne ayant d’ailleurs suspendu les règles budgétaires de l’Union. L’Allemagne aurait ainsi un déficit public de 2 % à 3 % du produit intérieur brut (PIB), la France, l’Espagne et l’Italie de 4 à 5 points. Mais si la crise est plus longue et plus sévère que ce qui est aujourd’hui anticipé, ces déficits seront encore plus élevés.
Cette perspective risque de conduire de nouveau à une crise des dettes publiques des pays les plus fragiles, comme en 2010. Et effectivement, dès que cette hausse forte des déficits publics a été anticipée, les taux d’intérêt à long terme sur la dette publique de l’Italie sont passés de 1 % à presque 3 %, et ceux de la Grèce de 1 % à presque 5 %.
« Solidarité monétaire »
Après quelques hésitations, la réponse a été monétaire : le 17 mars, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’elle créait un nouveau programme d’achat d’obligations d’un montant maximum de 750 milliards d’euros, et qu’elle pourrait acheter spécifiquement les dettes publiques des pays en difficulté – alors que son programme antérieur de facilitation de liquidités (quantitative easing) lui imposait d’acheter les dettes de tous les pays selon des pondérations correspondant à leur poids dans le capital de la BCE. Cette décision a immédiatement fait baisser fortement les taux d’intérêt des pays périphériques (celui de l’Italie est revenu vers 1,5 %).
Cette réaction de la BCE peut être qualifiée de « solidarité monétaire », puisque les pays européens ont accepté que l’institution de Francfort monétise spécifiquement certaines dettes publiques.
Mais de nombreuses voix se sont élevées pour proposer une autre solution : la mutualisation des déficits publics supplémentaires mis en place par les pays de la zone euro, qui seraient financés par l’émission d’une obligation émise conjointement par tous les pays de la zone euro ou par le Mécanisme européen de stabilité, qui se finance déjà à travers des émissions par des pays en difficulté d’obligations garanties. Il s’agirait donc d’émettre un « eurobond » (« obligation européenne », le premier ministre italien, Giuseppe Conte, a parlé d’un « coronabond »), et ce projet a été soutenu par la chancelière allemande, Angela Merkel, ce qui a étonné, étant donné la réticence passée de Berlin à l’égard du concept d’eurobound.
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