« Le Maroc vit sa période la plus autoritaire depuis trente ans »

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L’historien marocain Maati Monjib à sa libération de la prison d’El Arjat, près de Rabat, le 23 mars 2021.

L’historien marocain Maati Monjib, 61 ans, a été remis en liberté provisoire le 23 mars, après près de trois mois de détention à la prison d’El Arjat, près de Rabat. Militant de la liberté d’expression, il avait été condamné en janvier à un an de prison pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » et « escroquerie ». La mobilisation nationale et internationale autour de la grève de la faim qu’il a menée a probablement pesé sur la décision des autorités de le libérer. A son tour, il s’inquiète du sort des journalistes ou intellectuels toujours en détention, en particulier Omar Radi et Soulaiman Raissouni, qui ont entamé une grève de la faim il y a une semaine. Dans un entretien au Monde Afrique, M. Monjib dénonce la « régression » du régime marocain.

Comment se sont déroulés vos trois mois de détention ?

Les deux premières semaines, il y avait des restrictions, notamment pour les contacts avec l’extérieur. Je n’ai pas pu parler à ma famille. Mais au bout de quinze jours, mes conditions se sont nettement améliorées. J’ai été normalement traité. J’ai surtout souffert de l’isolement. J’avais un quartier à moi tout seul. Pendant un mois, le bloc voisin a même été vidé de ses détenus, alors qu’il y avait un problème de surpeuplement dans cette prison. Cet isolement a été très douloureux. Sinon, je n’ai pas eu vraiment à me plaindre. J’avais de bons rapports avec le gardien. J’avais aussi une petite cour à ma disposition pour faire deux heures de marche quotidienne. Elle n’était utilisée par aucun autre prisonnier. Les autorités avaient peur que je fasse sortir des informations concernant mon cas, pour me défendre devant la justice à travers les médias.

Lire aussi Au Maroc, l’historien Maati Monjib remis en liberté provisoire après trois mois de détention

Pourquoi ont-ils décidé de vous faire bénéficier de cette remise en liberté provisoire ?

Parce que mon affaire a été médiatisée. Il y a deux courants au sein du régime : un courant sécuritaire, lancé dans une fuite en avant répressive, et un courant politique, plus sensible aux pressions de la société civile, des organisations des droits humains et aux pressions diplomatiques. Je pense que ce courant politique a voulu mettre fin à mon affaire, réalisant que mon dossier était vide. Il a pris conscience du mal que cela causait à l’image du Maroc.

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