le lien entre vitamine E et maladies pulmonaires formellement établi

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L’Etat de New York a interdit en septembre les cigarettes électroniques aromatisées.
L’Etat de New York a interdit en septembre les cigarettes électroniques aromatisées. Bebeto Matthews / AP

Une vague de maladies pulmonaires touchant les vapoteurs américains semble, enfin, avoir une explication. La plus grande partie de ces patients avaient de l’acétate de vitamine E dans leurs poumons, selon une étude publiée vendredi 20 décembre par des chercheurs des centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) dans le New England Journal of Medicine, confirmant ainsi des premiers éléments d’enquête révélés en novembre.

L’épidémie, qui a touché depuis juin plus de 2 500 personnes et qui a causé la mort de 54 patients aux Etats-Unis, a provoqué dans le pays un débat sur la dangerosité de la cigarette électronique. Cette hausse subite depuis juin est désormais en baisse, après un pic en septembre, selon des statistiques de patients américains.

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Des recharges essentiellement illicites

L’étude portant sur les cas de 51 vapoteurs, ayant des problèmes pulmonaires, a constaté que 48 avaient de l’acétate de vitamine E dans leurs poumons, alors que cette substance n’a pas été détectée dans un groupe témoin constitué d’individus en bonne santé. Les analyses, menées dans 16 Etats américains, n’ont dénombré que deux individus ayant d’autres produits potentiellement toxiques dans leurs poumons.

Autrement dit, la vitamine E est la cause des problèmes pulmonaires pour « une vaste majorité des patients », a fait savoir à l’agence Bloomberg Anne Schuchat, la directrice adjointe des CDC, qui a mené l’étude.

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L’acétate de vitamine E est utilisé comme additif diluant dans un type de recharges, souvent illicites et vendues sous le manteau, car contenant notamment du THC, le principe actif du cannabis. Normalement inoffensive, la vitamine E peut s’acheter sous forme de gélule à avaler ou d’huile à appliquer sur la peau. Mais, dans le cas du vapotage, le mécanisme qui lie vitamine E et lésions pulmonaires n’est pas encore bien compris.

Anne Schuchat tient, cependant, à préciser qu’une telle étude ne montre pas la non-dangerosité d’autres substances utilisées dans les cigarettes électroniques. « Il pourrait y avoir d’autres épidémies » similaires, a-t-elle ajouté.

Dans une étude parallèle, les chercheurs des CDC ont dénombré 31 patients touchés par des problèmes liés à la cigarette électronique qui ont dû revenir à l’hôpital une seconde fois, et sept qui sont morts après une hospitalisation. Les CDC recommandent désormais que les patients fassent l’objet d’un deuxième contrôle dans les quarante-huit heures suivant leur première visite à l’hôpital, et non plus d’attendre une ou deux semaines comme cela était préconisé auparavant.

Des produits différents en France

Dans l’Hexagone, qui compte trois millions de vapoteurs, Santé publique France (SPF) a mis en place, en lien avec d’autres agences sanitaires, « un dispositif de signalement des cas de pneumopathies sévères survenues chez des vapoteurs ». « Aucun décès n’a, à ce jour, été signalé, ni aucun phénomène épidémique », ajoute l’agence.

La composition des produits de vapotage commercialisés dans le pays « n’a rien à voir avec ceux commercialisés dans d’autres parties du monde », a estimé déclaré Roger Genet, directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), le 23 septembre sur Franceinfo, rassurant une bonne partie des vapoteurs. En France, « tous les fabricants doivent déposer la composition intégrale de leurs produits », a-t-il insisté. La réglementation est, en effet, plus stricte en Europe, avec un taux de nicotine limité à 20 mg/ml (jusqu’à 60 mg aux Etats-Unis), la France ayant même interdit la vente aux mineurs dès 2014.

Une inquiétude plus large que la vitamine E

Selon une étude statistique différente publiée lundi 16 décembre, les consommateurs de cigarettes électroniques augmentaient leur risque de souffrir des mêmes maladies pulmonaires chroniques que les fumeurs, indistinctement de la présence ou non de vitamine E dans le e-liquide.

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Elle montre que les vapoteurs avaient 30 % de risque en plus de développer des maladies chroniques des poumons telles que la bronchite, l’asthme, l’emphysème ou la broncho-pneumopathie chronique obstructive, par rapport aux personnes qui ne vapotent pas. Lorsque les gens vapotent et fument en même temps, ce qui est fréquent, le risque est triplé.

« Nous avons conclu que les e-cigarettes étaient nocives en elles-mêmes, avec des effets qui se produisent indépendamment de la consommation de tabac conventionnel », dit l’un des auteurs, Stanton Glatz, professeur de médecine et directeur du centre de recherche sur le tabac de l’université de Californie à San Francisco.

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