Le Liban en proie aux tensions entre Washington et Téhéran

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Le ministre libanais des affaires étrangères Nassif Hitti et l’ambassadrice des États-Unis au Liban Dorothy Shea, à Beyrouth, le 29 juin.

Le ton s’est voulu apaisant, lundi 29 juin, à l’issue de l’entretien entre le ministre des affaires étrangères libanais, Nassif Hitti et l’ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea. La polémique suscitée par les propos tenus par la diplomate contre le Hezbollah, poids lourds de la vie politique libanaise, allié de Téhéran et bête noire de Washington, a enflammé les esprits. Elle a révélé des divisions toujours plus profondes, sur fond de crise économique, entre ceux qui estiment que le Liban est acculé par la politique de « pression maximale » américaine contre l’Iran, et ceux qui accusent le parti chiite libanais de conduire le pays à l’impasse et à l’isolement.

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Dans une interview diffusée vendredi soir par la télévision saoudienne Al Hadath, la représentante américaine avait accusé le Hezbollah « d’empêcher toute solution économique » au Liban et d’avoir « siphonné des milliards de dollars qui auraient dû aller dans les coffres du gouvernement ». Le lendemain, un juge des référés, accusant la diplomate de semer la sédition, décidait d’interdire aux médias locaux et étrangers au Liban de donner la parole, durant un an, à Dorothy Shea, sous peine de sanctions financières. Le juge Mohamad Mazeh a été convoqué par le Conseil supérieur de la magistrature, mardi.

Doctrine américaine de « pression maximale »

Chacune de ces interventions a radicalement divisé les Libanais, selon leur sensibilité politique. « L’intervention de Mme Shea n’était pas du tout diplomatique. Sa fonction lui donne-t-elle le droit de distribuer les bons et les mauvais points ?, interroge un expert politique qui a requis l’anonymat. Mais la décision du juge était également déplacée : c’est au gouvernement de traiter avec une ambassadrice. »

« La corruption et le pillage, depuis l’après-guerre, se sont faits au vu et au su des acteurs occidentaux qui demandent aujourd’hui des réformes »

Si la polémique semble pour l’heure éteinte, elle a révélé le climat explosif dans lequel s’enfonce le pays. Les tensions s’y aggravent, sur l’échiquier politique mais aussi dans la rue, où les manifestations sporadiques sont de plus en plus infiltrées par des partis, et où la livre libanaise est en chute libre sur le marché noir. « La controverse de ce week-end n’est qu’un détail. La stabilité sociale est en péril : c’est le point fondamental. Tous les partis du système libanais sont responsables du désastre. La corruption et le pillage, depuis l’après-guerre [en 1990], se sont faits au vu et au su des acteurs occidentaux qui demandent aujourd’hui des réformes, poursuit la même source. Ce qui se passe au Liban est indissociable du contexte régional : le bras de fer entre l’Iran et les Etats-Unis, toujours plus compliqué, et les décisions américaines sur la région, de la loi César [sanctionnant tout « soutien significatif » au régime syrien] au deal du siècle” [le plan proposé par le président américain Donald Trump pour résoudre le conflit israélo-palestinien] »

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