Le lent et silencieux exode des Iraniens de Dubaï

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Les sanctions contre Téhéran prises par les Etats-Unis fragilisent la puissante communauté iranienne de l’émirat du Golfe.

Par Publié aujourd’hui à 11h19, mis à jour à 11h26

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Travailleurs iraniens dans la crique de Dubaï, le 17 janvier 2016.
Travailleurs iraniens dans la crique de Dubaï, le 17 janvier 2016. Ashraf Mohammad Mohammad Alamra / REUTERS

Il fut une époque, à Dubaï, où, sur les deux rives de la crique, le bras de mer qui a donné naissance à l’émirat du Golfe, l’on entendait parler autant persan qu’arabe, anglais ou hindi. Constellés de banques, de bazars, de mosquées et de restaurants iraniens, les quartiers de Deira et Bur Dubaï, centre historique de la cité-Etat, drainaient dans les années 2000 une foule de commerçants, d’entrepreneurs et de touristes originaires de la république islamique. Le minuscule territoire, membre de la Fédération des émirats arabes unis (EAU), faisait office de port de substitution du géant perse, mis sous embargo par les Etats-Unis.

Née au début du XXe siècle, lorsque des populations arabophones du sud de l’Iran, rétives aux taxes instaurées par le pouvoir central, ont migré vers la rive sud du Golfe, cette histoire partagée traverse aujourd’hui un moment difficile. Le durcissement des sanctions américaines contre Téhéran, à la suite de la décision de Washington de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien en mai 2018, la guerre des nerfs en cours dans le Golfe, où les incidents maritimes se multiplient, et la morosité économique régionale, conséquence de cours pétroliers déprimés, poussent la communauté iranienne de Dubaï au départ.

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« On assiste à un mouvement d’exode sans précédent, affirme Cyrus Razzaghi, un consultant économique iranien, qui fait la navette entre Téhéran et Dubaï. Les hommes d’affaires iraniens, dont certains habitaient des lieux emblématiques de l’émirat, comme la Palm [les îlots artificiels], la marina et Burj Khalifa [la tour la plus haute du monde], partent en masse vers la Turquie, la Géorgie ou bien Oman, des endroits bien plus propices à la poursuite de leurs activités. »

Comptes en banque fermés

Dans un récent article du Financial Times (FT), un haut dirigeant émirati a déclaré qu’en l’espace de trois ans, le nombre d’Iraniens résidant aux EAU, dont la plupart habitent Dubaï, a fondu d’un tiers, passant de 117 000 à 73 000. Selon la même source, le nombre de visiteurs en provenance d’Iran a été divisé par deux entre 2016 et l’année passée, chutant de 700 000 à 350 000. Cette désaffection est à l’image des échanges commerciaux entre les deux pays, évalués à 19 milliards de dollars (17 milliards d’euros) en 2018, et qui, d’après les projections émiraties, citées par le FT, pourraient baisser de moitié cette année.

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