Le Kremlin ne parvient pas à maintenir le secret autour de son sous-marin accidenté

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L’affaire aurait pu en rester là, marquée du sceau du « secret d’Etat », mais c’était sans compter sur la ténacité des quelques médias russes indépendants.

Par Publié aujourd’hui à 04h08

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Vladimir Poutine rencontre Sergueï Choïgou, ministre de la défense, pour évoquer le cas du sous-marin accidenté à Moscou, le 2 juillet.
Vladimir Poutine rencontre Sergueï Choïgou, ministre de la défense, pour évoquer le cas du sous-marin accidenté à Moscou, le 2 juillet. ALEXEY DRUZHININ / AFP

Depuis l’annonce d’un accident à bord d’un sous-marin militaire dans les eaux de l’Arctique, mardi 2 juillet, la priorité du Kremlin a été d’éviter qu’une quelconque analogie puisse être établie avec la tragédie du Koursk, qui avait coûté la vie à 118 sous-mariniers en août 2000.

A l’époque, le tout jeune président Vladimir Poutine était apparu dans les médias seulement vingt-quatre heures après l’accident, donnant un barbecue à ses amis, en bras de chemise dans sa villa de la mer Noire. Ses rencontres houleuses avec les familles des victimes n’avaient rien arrangé et dans son livre très informé, Les Hommes du Kremlin (Le Cherche midi, 2018), le journaliste Mikhaïl Zygar révèle que le maître du Kremlin avait alors cru arrivée la fin de sa carrière politique.

Mardi soir, quelques heures après l’annonce de la mort de quatorze sous-mariniers dans un incendie en mer de Barents, le président russe est apparu à la télévision, visage grave, écoutant le rapport de son ministre de la défense. Sergueï Choïgou indique qu’un « engin sous-marin d’étude scientifique » a eu un accident lors de « recherches sur les fonds marins ». « C’est un navire inhabituel », confirme M. Poutine, qui évoque la mort d’une partie de l’équipage comme « une grande perte pour la Russie » et enjoint à son ministre : « Il faut tout faire pour aider et soutenir les familles. »

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Les conditionnels restent de rigueur

Seconde priorité du pouvoir, peu surprenante en pareil cas, maintenir le secret sur l’essentiel des faits, à commencer par l’identité du sous-marin touché.

Mercredi matin, lors d’une brève conférence de presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a mis en avant le « secret d’Etat » et renvoyé à cinq reprises les journalistes vers le ministère de la défense. Lequel s’est contenté de confirmer que sept capitaines « de premier rang » comptaient parmi les victimes, dont deux Héros de la Russie, la plus haute décoration militaire. Autre information dévoilée : la présence à bord d’un personnel civil, évacué au début du drame pour laisser les militaires combattre l’incendie.

Seule autre source officielle à s’exprimer, l’Autorité de radioprotection et de sûreté nucléaire norvégienne a rapidement indiqué ne pas avoir détecté de radiations dans la zone.

L’affaire aurait pu en rester là, marquée du sceau du « secret d’Etat », mais c’était sans compter sur les quelques médias russes indépendants qui, dans un paysage médiatique désolé, font preuve d’une rare ténacité. Si les conditionnels restent de rigueur, les zones d’ombres de l’incident de Severomorsk, à quelques kilomètres de Mourmansk, s’éclairent les unes après les autres, montrant la friabilité du secret imposé par l’Etat.

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