Le Kosovo élit ses députés sous le regard de Washington et de l’UE

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Les premières estimations laissent présager d’une victoire de l’opposition sur les partis dirigés par les anciens chefs de la guérilla.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 21h35

Temps de Lecture 2 min.

Les futurs dirigeants du Kosovo, qui désigne dimanche ses députés, seront soumis à une forte pression internationale pour régler avec la Serbie leur conflit, une des principales sources d’instabilité en Europe.
Les futurs dirigeants du Kosovo, qui désigne dimanche ses députés, seront soumis à une forte pression internationale pour régler avec la Serbie leur conflit, une des principales sources d’instabilité en Europe. VLADIMIR ZIVOJINOVIC / AFP

C’est dans un contexte de crise sociale exacerbée et sous la pression de la communauté internationale qui exige un règlement du conflit avec la Serbie, un des principaux foyers d’instabilité en Europe que le Kosovo a voté, dimanche 6 octobre, pour désigner ses députés. Au total, 1,9 million d’électeurs, dont une grande partie vivant à l’étranger, étaient appelés à voter jusqu’à 19 heures.

Les principaux partis n’avaient donné aucun résultat en début de soirée. De premières estimations d’une association d’observateurs et de la chaîne locale Klan Kosova faisaient état d’une probable victoire de l’opposition sur les partis dirigés par les anciens chefs de la guérilla. Epuisés par la corruption et un chômage qui touche un quart de sa population, les Kosovars pourraient donc envoyer dans l’opposition ces ex-guérilleros.

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Après avoir mené la lutte contre les forces serbes entre 1998 et 1999, lors d’un conflit qui a fait 13 000 morts, ces derniers dirigent le Kosovo depuis la proclamation d’indépendance de 2008, reconnue par plus de 100 pays dont les principales capitales occidentales, mais toujours fermement rejetée par la Russie, la Chine et la Serbie, qui revendique toujours la tutelle de son ancienne province majoritairement peuplée d’Albanais.

Le scrutin a été provoqué par la démission en juillet du premier ministre Ramush Haradinaj, convoqué par le tribunal spécial sur les allégations de crimes de guerre commis par l’Armée de Libération du Kosovo (UCK) durant ce conflit ayant parachevé la désintégration de la Yougoslavie.

Ramush Haradinaj est candidat à sa succession mais cette fois il ne s’est pas allié au parti du président Hashim Thaçi (PDK). Cette division des « partis de la guerre » pourrait profiter à leur opposition.

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« Je crois vraiment (...) que le Kosovo va avoir une raison de se réjouir », a commenté dimanche Vjosa Osmani qui à 37 ans peut devenir la première femme à diriger cette société patriarcale.
« Je crois vraiment (…) que le Kosovo va avoir une raison de se réjouir », a commenté dimanche Vjosa Osmani qui à 37 ans peut devenir la première femme à diriger cette société patriarcale. FLORION GOGA / REUTERS

Soif de changement des jeunes

Les chefs de file du centre droit (LDK) et de la gauche (Vetevendosje), Vjosa Osmani et Albin Kurti, ont fait campagne sur l’économie, des services publics désastreux, la corruption et le népotisme endémiques.

« Je crois vraiment (…) que le Kosovo va avoir une raison de se réjouir », a commenté dimanche Vjosa Osmani qui à 37 ans peut devenir la première femme à diriger cette société patriarcale. Pour sa part, Albin Kurti parie sur l’avènement « d’un nouveau gouvernement qui sortira le pays de la crise ».

De nombreux sujets séparent la jeune juriste du charismatique leader étudiant converti à la social-démocratie. Mais leur hostilité commune aux « commandants » et la soif de changement des jeunes, qui représentent plus de la moitié des 1,8 million d’habitants, pourraient leur suffire pour former une coalition, estiment les observateurs.

Pression de Washington et de l’UE

Avant même le scrutin, Américains et Européens ont livré leur feuille de route aux futurs dirigeants : « reprendre de manière urgente les discussions avec la Serbie ». Elles sont au point mort depuis des mois et Belgrade refuse de les reprendre tant que sont en vigueur les droits de douane de 100 % imposés à ses produits par Ramush Haradinaj. A l’exception de ce dernier, les principaux candidats semblent prêts à renoncer à cette barrière douanière pour reprendre le dialogue.

Un des sujets les plus sensibles sera l’organisation institutionnelle des secteurs où vivent les quelque 120 000 Serbes du Kosovo qui désignent dix députés. Pristina leur a imposé pour la première fois la présentation de documents kosovars, ce qui a entraîné quelques tensions mais pas d’incidents graves. Le président de Serbie Aleksandar Vucic a appelé à voter Srpska Lista, force politique dominante chez les Serbes du Kosovo et émanation de son parti.

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