Le Hezbollah se pose en rempart du système libanais

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Le chef du mouvement chiite, Hassan Nasrallah, a prononcé un discours visant à discréditer et intimider les manifestants qui demandent la démission du gouvernement.

Par Publié aujourd’hui à 10h41

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Des partisans du Hezbollah manifestent leur soutien au chef du mouvement, Hassan Nasrallah, à Baalbeck (Liban), le 25 octobre.
Des partisans du Hezbollah manifestent leur soutien au chef du mouvement, Hassan Nasrallah, à Baalbeck (Liban), le 25 octobre. AFP

Attitude déterminée, confiante et tranchante, enchaînant critiques, mises en garde paternalistes et insinuations fielleuses : le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prononcé, vendredi 25 octobre, un discours plein d’autorité. Dans une intervention de près d’une heure, le stratège du très puissant mouvement chiite libanais s’est efforcé de discréditer et d’intimider les manifestants qui réclament, depuis mi-octobre, la démission du gouvernement, qu’ils accusent d’incurie et de corruption.

La différence de ton ne pouvait pas être plus flagrante avec l’allocution particulièrement terne faite la veille par le président, Michel Aoun. L’ex-général de 84 ans a invité les manifestants à négocier, avec un visage inexpressif, tout en opposant une fin de non-recevoir à leur principale revendication.

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« Nasrallah a prononcé un discours de chef de régime, comme si celui d’Aoun n’avait servi à rien », observe Ayman Mhanna, le directeur de SKeyes, une ONG de défense de la liberté d’expression au Moyen-Orient, présent sur la place Riad Al-Solh, l’épicentre de la contestation à Beyrouth. « Dans les faits, c’est Nasrallah le président, qu’on le veuille ou non, il contrôle quasiment tout », soupire Joseph, un entrepreneur de 32 ans, engagé lui aussi dans le mouvement de protestation.

Le coup de semonce du patron du Hezbollah, parti-milice surarmé, qui a tenu tête à l’armée israélienne lors de la guerre de 2006 et a combattu aux côtés des forces loyalistes en Syrie, a commencé par un triple non. A la démission du gouvernement, au retrait du président et à des élections anticipées, une autre rengaine de la rue.

« Dans le contexte monétaire et économique actuel [une référence aux craintes d’effondrement de la livre libanaise] et le climat de fébrilité politique présent (…), le vide mènera au chaos et à la destruction », a affirmé Hassan Nasrallah, arguant du fait que ses adversaires ne seraient pas capables de s’accorder sur un exécutif de remplacement ou bien une nouvelle loi électorale.

Appel à un coup de balai

Un peu plus loin dans son discours, le chef du Hezbollah s’est fait encore plus explicite. Il a agité le spectre d’un retour à la guerre civile, une carte toujours efficace dans un pays qui peine à refermer les plaies de quinze années de déchirements (1975-1990). « Combien de pays sont en guerre civile autour de nous ? Regardez l’Irak, a-t-il lancé, le jour même où des affrontements dans ce pays faisaient une quarantaine de morts. Vous voulez que le Liban devienne comme ça ? »

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