Le groupe Bolloré, un acteur majeur de l’affrètement militaire en Afrique francophone

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Le groupe est, dans les zones d’opération et les ports de la région, le premier prestataire 100 % privé des forces armées françaises. Un marché stratégique pour l’industriel.

Par et Publié aujourd’hui à 16h19

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Plate-forme du groupe Bolloré, à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, le 10 avril 2019.
Plate-forme du groupe Bolloré, à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, le 10 avril 2019. ERIC PIERMONT / AFP

Outre le transport aérien, le rapport du député Cornut-Gentille, présenté le 19 juin, se penche sur la question de l’affrètement terrestre intra-théâtre où deux opérateurs se partagent un marché d’un montant de 13 millions d’euros pour l’année 2018. Le quasi-monopole de ce marché, au Niger comme au Mali, est étonnamment détenu par la société tchadienne Mahamat Moustapha Transport (MMT).

En plus de l’absence d’acteurs locaux, l’attribution de ce marché pourrait, selon le rapporteur, relever de raisons politiques. Idriss Déby dirige le Tchad depuis décembre 1990, date de sa conquête du pouvoir militairement appuyé par la France. Il reste un allié central de Paris dans la région qui ferme les yeux sur sa gestion brutale et sur la mainmise économique de son clan, en échange de son soutien dans la lutte contre le terrorisme.

L’armée française est ainsi intervenue en 2008 pour empêcher une tentative de putsch et a procédé à des frappes aériennes en février de cette année pour bloquer une colonne de rebelles sur N’Djamena, la capitale. « L’emprise de cette société tchadienne (…) peut susciter l’étonnement d’un certain nombre d’interlocuteurs », se contente de préciser le député.

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L’autre partie du marché est dévolue au groupe Bolloré, qui sous-traite parfois à MMT, au Tchad. Acteur économique majeur en Afrique francophone, où il entretient souvent des relations privilégiées avec les chefs d’Etat amis de la France, le groupe Bolloré a pris l’habitude de nommer des proches de la présidence à la tête de ses filiales locales. S’il ne représente que 9 % du marché de transport terrestre intra-théâtre où il opère sur les périlleuses routes reliant les zones d’opérations et plusieurs ports africains dont il détient la gestion de terminaux, il est toutefois le premier prestataire 100 % privé des forces armées françaises. Au niveau du groupe, cette activité constitue une infime part d’un chiffre d’affaires global de 23 milliards d’euros. Elle n’en est pas moins stratégique.

Complexité de l’organisation capitalistique

Au cours de ses auditions, François Cornut-Gentille a donc été étonné que les dirigeants du groupe Bolloré ne soient pas en mesure de donner des précisions sur ces marchés. « Ce n’est pas très lisible pour quelqu’un qui n’est pas de l’intérieur », s’est défendu son président du groupe. « Même pour quelqu’un de l’intérieur, la lisibilité n’est pas acquise », commente M. Cornut-Gentille qui souligne la complexité de l’organisation capitalistique du groupe :

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