« Le grand repli américain est en cours ? Pas si simple… »

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Le président américain Donald Trump fait son entrée lors d’un événement de campagne à Hershey (Pennsylvanie), le 10 décembre.
Le président américain Donald Trump fait son entrée lors d’un événement de campagne à Hershey (Pennsylvanie), le 10 décembre. TOM BRENNER / REUTERS

Les Etats-Unis se retirent ? En Asie, en Europe, au Moyen-Orient, ils seraient à l’aube d’une phase de repli politico-militaire. Ils n’abandonnent pas leurs alliés, mais ceux-ci n’ont plus confiance dans le parrain américain. Le temps de la « pax americana », instauré à la fin de la deuxième guerre mondiale, prendrait fin. Vrai ou faux ?

Esquissé avec Barack Obama, le mouvement s’est accéléré avec Donald Trump et son America First (« l’Amérique d’abord »). Le républicain refermerait progressivement une parenthèse expansionniste ouverte en 1945 et marquée par des alliances et des institutions multilatérales. Il inaugurerait une diplomatie solitaire, au coup par coup ou « transactionnelle », unilatéraliste et conduite dans les seuls intérêts de l’Amérique – ceux-ci étant définis a minima. Si cette évolution est voulue par Trump, elle n’est, en revanche, pas forcément vérifiée dans la pratique.

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Cette semaine, Washington a poursuivi son œuvre de démolition de l’Organisation mondiale du commerce, l’OMC, qu’elle avait portée sur les fonts baptismaux en 1995 afin de réguler, un peu, la globalisation des échanges. Mais Trump n’aime ni la globalisation, qu’il accuse d’avoir ruiné des pans entiers de l’économie américaine, ni l’OMC, qu’il soupçonne d’avoir favorisé la Chine, et encore moins ce type d’organisation multilatérale, qu’il imagine comme n’ayant qu’une seule fonction : escroquer les Etats-Unis. Sans solliciter l’avis de personne, l’administration Trump paralyse une des deux fonctions de l’OMC : le règlement des différends entre ses membres.

Une solide tradition

C’est toujours la même idée : les Etats-Unis n’ont besoin de personne, comme dit la chanson. Qu’il s’agisse de commerce ou d’affaires stratégiques, Trump n’aime que le face-à-face, la transaction bilatérale. Il privilégie une arme : les sanctions économiques – décidées unilatéralement bien sûr – qu’il impose volontiers à ses alliés, asiatiques ou européens. Avec ces derniers, il préfère négocier un par un, ce qui suppose d’affaiblir l’Union européenne. Il s’y emploie, de concert avec la Russie, en appuyant les partis eurosceptiques du Vieux Continent.

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La semaine dernière, il était d’humeur médiocre, à Londres, où les 29 pays membres de l’OTAN fêtaient le 70anniversaire de l’Alliance atlantique. A juste titre, les Etats-Unis se plaignent de la contribution faiblarde (30 %) de leurs riches alliés au budget de l’OTAN. Mais, plus fondamentalement, le président n’aime pas l’idée même d’une alliance militaire durable. Trump puise ici dans l’une des plus solides traditions de l’Union américaine, dont les premiers dirigeants – George Washington (1732-1799) ou Thomas Jefferson (1743-1826) – exhortaient leurs successeurs à se défier de tout engagement contraignant à l’étranger.

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