le grand marché électrique ouest-africain bientôt bouclé – JeuneAfrique.com

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Après vingt ans de travaux, quatorze pays de la Cedeao seront bientôt interconnectés. Un projet dont le succès dépendra de la solvabilité des opérateurs nationaux.


« Les travaux du tronçon qui alimentera la Gambie sont lancés. En Guinée-Bissau, ils le seront début mars, confie Apollinaire Siengui Ki, secrétaire général du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (Wapp). On espère que les travaux seront achevés au premier semestre 2020. »

En zone Cedeao, l’interconnexion a désormais un véritable horizon… même si celui-ci a dû être légèrement repoussé. À l’origine, le marché électrique ouest-africain devait être ouvert en 2019, mais Apollinaire Siengui Ki assure qu’« il ne reste plus beaucoup de temps à attendre ».

D’un côté la boucle CLSG – Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone et Guinée – qui comprend 1 300 km de lignes nouvelles pour un budget de 483 millions de dollars. De l’autre, la boucle OMVG – Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau et Guinée – qui court sur 1 700 km pour un budget de 784 millions de dollars.

Près de vingt ans pour réaliser ce projet

Ces travaux sont financés par de nombreux bailleurs de fonds internationaux au premier rang desquels la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, la Banque africaine de développement ou la Banque islamique de développement.

D’ici à un an, quatorze des quinze pays de la Cedeao – la situation géographique du Cap-Vert l’empêche pour le moment d’être raccordé aux autres – seront interconnectés, contre 9 seulement aujourd’hui. Un rêve commencé fin 1999 (date de la création du Wapp) et qui aura donc mis près de vingt ans à aboutir.

Selon un rapport récent de Power Africa, dix de ces quatorze pays ouest-africains devraient se retrouver en surproduction en 2025. À l’inverse, le Nigeria ou le Burkina par exemple devraient voir leurs déficits s’aggraver. S’ajoutent de très fortes différences de coûts de production (deux fois inférieurs en Côté d’Ivoire à ceux de ses voisins). D’où la nécessité de développer les interconnexions dans la zone et sur tout le continent.

 

Des accords bilatéraux déjà nombreux

Pour coordonner et réguler ce marché, deux structures sont d’ores et déjà opérationnelles : l’Autorité de régulation régionale de l’électricité de la Cedeao (Arrec), et le Centre d’information et de coordination du Wapp (CIC).

À ce stade, un seul dossier est en traitement. Il concerne le CIC et a trait à l’augmentation du volume d’échanges d’énergie entre deux pays déjà liés par un accord bilatéral. En effet, de nombreux accords bilatéraux existent : la Côte d’Ivoire vend de l’électricité au Mali et au Burkina Faso, le Ghana au Togo et au Bénin, le Nigeria au Niger, le Sénégal au Mali…

Ces contrats, dont certains datent de plus de quarante ans, sont toujours valides dans le nouveau système, mais le Wapp invite chaque pays à les faire évoluer vers des contrats types afin de faciliter le travail des autorités de régulation chargées de faire respecter les engagements. Surtout, une véritable concurrence permettra aux pays demandeurs d’acheter au meilleur prix possible.


>> A LIRE – Cedeao : quel bilan pour le « pompier » de l’Afrique de l’Ouest ?


Double gabegie

Mais le succès de ce marché, appelé à s’épanouir une fois que tous les pays seront interconnectés, ne dépendra pas seulement des lignes à haute tension ou des structures de régulation. La véritable inquiétude provient de la santé des entreprises nationales d’électricité. Certaines se révèlent incapables de payer leurs fournisseurs dans les délais impartis.

En cause, la plupart du temps, une double gabegie bien connue : les pertes sur réseau pouvant atteindre jusqu’à 50 % de l’électricité transportée et une capacité de collecte des paiements défaillante. Et cela, le nouveau marché électrique n’y changera malheureusement rien.



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JeuneAfrique

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