Le grand écart diplomatique de la France pour aider le Liban

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Le ministre français des Affaires européennes et étrangères, Jean-Yves Le Drian, assiste à une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, à Paris, le 8 juillet.

Démontrer sa solidarité tout en manifestant son impatience. C’est la ligne de crête que s’efforce de suivre la diplomatie française vis-à-vis du Liban. Paris veut être à la fois l’allié fidèle et le créancier intraitable. Honorer son amitié historique pour le pays du Cèdre, au moment où celui-ci traverse la plus grave crise économique de son existence, et faire pression sur les autorités locales, pour qu’elles ne se soustraient pas une fois de plus aux réformes qu’elles promettent depuis des années. Aux yeux de la France, c’est le seul moyen de rétablir la confiance des bailleurs de fonds internationaux et d’entrevoir une sortie de crise.

Mercredi 8 juillet, devant le Sénat, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est livré à ce grand écart diplomatique. « Aujourd’hui, il y a un risque d’effondrement, a déclaré le chef du Quai d’Orsay. Il faut que les autorités libanaises se ressaisissent, et je me permets de dire ici à nos amis libanais : nous sommes vraiment prêts à vous aider, mais aidez-nous à vous aider, bon sang ! » Dans la foulée de ce semi-coup de gueule, M. Le Drian a annoncé qu’il se rendrait à Beyrouth « dans quelques jours ». Selon son homologue libanais, Nassif Hitti, la visite pourrait intervenir en milieu de semaine prochaine, ce que l’ambassade ne confirme pas.

Aide aux écoles privées francophones

Dans l’attente de ce déplacement, l’ambassadeur français, Bruno Foucher, multiplie les prises de parole. En réponse aux Libanais qui se disent abandonnés en pleine tempête, il a annoncé une aide d’envergure à destination des établissements d’enseignement en français. Piliers du système éducatif libanais, ces écoles privées sont particulièrement ébranlées par la dépréciation de la livre face au dollar et l’effondrement du pouvoir d’achat de la population qui en résulte.

L’aspect le plus important de l’initiative française est l’octroi d’une enveloppe de plusieurs millions d’euros aux familles des enfants scolarisés dans une quarantaine d’établissements chrétiens, dits « homologués », dans le but de faciliter la réinscription de leur progéniture, à la rentrée de septembre. L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger devrait aussi mettre à disposition de ces écoles des prêts à taux presque nul, pour leur permettre d’éponger les pertes de l’année écoulée. La France maintient par ailleurs ses programmes de coopération dans le domaine de la santé, de la justice et de la défense.

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En revanche, les 11 milliards de dollars (9,6 milliards d’euros) de la Conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises (Cedre), le forum des donateurs du Liban organisé à Paris en 2018, restent suspendus à la signature d’un accord avec le Fonds monétaire international, actuellement dans l’impasse. Cette manne, censée financer une série de gros projets d’infrastructures, ne sera pas débloquée sans un feu vert de l’institution internationale, garantissant la mise en œuvre des réformes, notamment le renforcement des mécanismes de régulation dans le domaine de l’électricité.

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