Le gouverneur démocrate de Californie suspend la peine de mort

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Le moratoire sur les exécutions bénéficiera aux 737 détenus dans le « couloir de la mort » de cet Etat.

Par Corine Lesnes Publié aujourd’hui à 11h38

Temps de Lecture 4 min.

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Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, signe le moratoire sur la peine de mort, le 13 mars à Sacramento
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, signe le moratoire sur la peine de mort, le 13 mars à Sacramento Rich Pedroncelli / AP

Avec trente-sept ans et onze mois en attente d’exécution, Harvey Lee Heishman détient le record de longévité dans les couloirs de la mort en Californie. Mercredi 13 mars, il a appris qu’il avait encore au moins quatre ans de répit devant lui. Entré en fonction en janvier, le nouveau gouverneur de Californie, le démocrate Gavin Newsom, a décrété un moratoire sur la peine de mort pour la durée de son mandat. « La peine capitale est inefficace, irréversible, et immorale », a-t-il justifié.

Outre le « doyen » Harvey Heishman, condamné en 1981 pour l’assassinat d’une jeune femme qui le poursuivait pour viol, 736 autres détenus – dont 23 femmes – vont bénéficier de la suspension de la peine capitale en Californie. La chambre d’exécution de la prison de San Quentin, au nord de San Francisco, sera démantelée. Pour autant, les peines ne seront ni réduites ni commuées, a insisté le gouverneur, et aucun prisonnier ne sera libéré.

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Ce n’est pas la première fois qu’un moratoire est décrété sur les exécutions aux Etats-Unis. Le Colorado, l’Oregon, la Pennsylvanie et l’Etat de Washington ont déjà adopté cette mesure, ainsi que l’Illinois en 2000, quand l’Amérique découvrait, grâce au développement de l’ADN, le nombre d’erreurs judiciaires dans son système de justice pénale. Mais la Californie comptant pour un quart dans le nombre total de condamnés en attente d’exécution, la décision pèse sur l’ensemble du pays, à un moment où les responsables politiques ont entrepris une réforme de l’approche du « tout-carcéral » en vigueur depuis la « guerre » antidrogue des années 1980.

« Gaspillage » d’argent public

Gavin Newsom a justifié sa décision par le fait que la peine de mort frappe davantage les minorités (33 % des condamnés de Californie sont afro-américains) et les accusés qui souffrent de problèmes psychiatriques ou qui ne peuvent pas se payer d’avocats de renom. « Quels que soient les critères adoptés, notre système d’exécutions est un échec », a-t-il résumé. Non seulement la peine capitale n’a pas fait la preuve qu’elle était dissuasive, mais c’est un « gaspillage » de l’argent public. Le contribuable californien a dépensé 5 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros) depuis qu’elle a été rétablie en 1976, a-t-il lancé. « Et qu’est-ce que nous en avons retiré ? »

Le gouverneur a aussi cité le ratio élevé d’erreurs judiciaires. Selon le Death Penalty Information Center, une association opposée à la peine capitale, 164 détenus des couloirs de la mort ont été exonérés depuis 1973, notamment grâce aux tests ADN. « Je ne peux pas autoriser l’exécution de centaines et de centaines d’êtres humains, sachant – je dis bien : sachant – que parmi eux se trouveront des innocents », a justifié M. Newsom. La dernière exonération en Californie date d’avril 2018. Un ouvrier agricole, Vicente Figueroa Benavides, a été libéré après vingt-cinq ans dans le couloir de la mort. Il avait été victime d’un faux témoignage.

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