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L’ex-président peut rentrer dans son pays depuis son exil mexicain, mais il devra « répondre devant la justice », a déclaré vendredi la chef de l’Etat par intérim.
L’ex-président bolivien Evo Morales peut rentrer dans son pays depuis son exil mexicain, mais il devra « répondre devant la justice » d’irrégularités lors de la présidentielle du 20 octobre et d’« accusations de corruption ». C’est ce qu’a affirmé vendredi 15 novembre la chef de l’Etat par intérim Jeanine Añez.
« Il y a un délit électoral et de nombreuses accusations de corruption au sein de son gouvernement », a-t-elle déclaré, lors de sa première rencontre avec la presse étrangère, trois jours après s’être proclamée présidente par intérim.
M. Morales « est parti de lui-même », a fait valoir Mme Añez. Evo Morales vit en exil au Mexique depuis mardi, mais il a assuré mercredi être prêt à rentrer en Bolivie pour « pacifier » son pays. Depuis l’annonce de sa démission dimanche, ses partisans manifestent quotidiennement et des heurts ont lieu avec les forces de l’ordre, notamment dans la capitale, La Paz.
Principaux alliés régionaux d’Evo Morales
Le gouvernement par intérim a aussi fait savoir, vendredi, qu’il allait expulser les diplomates vénézuéliens en poste en Bolivie pour avoir « violé les règles de la diplomatie » en « s’ingérant » dans ses affaires intérieures. La première décision de politique étrangère de Mme Añez, une sénatrice de droite de 52 ans, a été de reconnaître jeudi le dirigeant de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido en tant que président du Venezuela, faisant volte-face par rapport à l’alliance entre Evo Morales et le président socialiste Nicolas Maduro.
De son côté, Cuba a dénoncé l’arrestation de quatre de ses ressortissants en Bolivie, accusés de manière « calomnieuse » de financer les manifestations contre le nouveau gouvernement intérimaire, et a exigé à La Paz leur « libération immédiate ».
« Quatre membres de la brigade médicale d’El Alto ont été arrêtés par la police », a écrit le ministère des affaires étrangères cubain. Ces derniers, dont deux médecins, ont été interpellés mercredi alors qu’ils revenaient à leur domicile « avec l’argent retiré de la banque pour payer les loyers et les factures des 107 membres de la brigade ».
Par ailleurs, La Paz a annoncé vendredi que La Havane allait rapatrier « 725 citoyens cubains qui remplissent des tâches de coopération dans différents secteurs ». Cuba et le Venezuela étaient jusqu’ici les principaux alliés régionaux d’Evo Morales.
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