Le gouvernement irakien ordonne une enquête sur la répression de la contestation

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Des ONG dénoncent un usage excessif de la force et des atteintes à la liberté d’expression lors des manifestations qui ont fait au moins 108 morts du 1er au 6 octobre.

Par Publié aujourd’hui à 11h33

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Des soldats irakiens face à des manifestants, le 6 octobre à Bagdad.
Des soldats irakiens face à des manifestants, le 6 octobre à Bagdad. Hadi Mizban / AP

Le premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, a ordonné la formation d’un haut comité chargé d’enquêter sur les incidents meurtriers qui ont émaillé les manifestations à Bagdad et dans le sud chiite du pays, entre le 1er et le 6 octobre, a indiqué Yahia Rasool, le porte-parole de l’armée irakienne, dans un tweet dans la nuit de vendredi à samedi 12 octobre. Au moins 108 personnes – dont des membres des forces de sécurité – ont été tuées et 6 100 autres blessées, selon le dernier bilan de la Haute commission indépendante irakienne des droits de l’homme (IHCHR, Iraq High Commission for Human Rights).

Ce comité, placé sous la supervision du ministre de la planification, et composé de plusieurs ministres (justice, santé, intérieur et défense), de députés, de représentants de la justice et des services de sécurité, et de membres de l’IHCHR, dispose de sept jours pour rendre ses conclusions. Il est chargé d’enquêter sur les incidents qui « ont tué et blessé un grand nombre de manifestants et de membres des forces de sécurité » et sur « les abus contre les propriétés publiques et privées, ainsi que les raids menés contre les bureaux de chaînes de télévision et les sièges de partis politiques », a précisé Yahia Rasool dans un tweet.

Sermon de Al-Sistani

La mise en place de ce comité est une réponse au sermon sans ambages délivré la veille, lors de la prière du vendredi, par un représentant de l’ayatollah Ali Al-Sistani, la plus haute autorité chiite du pays, très écoutée par des millions de fidèles et par les responsables politiques. « Le gouvernement et les forces de sécurité sont responsables de l’effusion de sang », a lancé Abdel Mahdi Karbalaï, parlant d’une « violence sans bornes, qui dépasse toutes les limites de l’imagination ».

Agir « pour mettre fin aux menaces, aux enlèvements, aux tirs embusqués et aux violences »

« Le gouvernement est responsable quand, sous le regard des forces de l’ordre, des tireurs hors-la-loi visent des manifestants et les abattent ou attaquent des médias pour terroriser leurs employés », a-t-il précisé, appelant les autorités à agir « pour mettre fin aux menaces, aux coups, aux enlèvements, aux tirs embusqués et aux violences de ceux qui croient pouvoir jouir d’une totale impunité ».

Le sermon de l’ayatollah Ali Al-Sistani a avalisé ce que de nombreux témoins et des ONG ont décrit comme « un usage disproportionné de la force » et des « opérations d’intimidation » contre des manifestants et des journalistes. Il a sonné la fin des atermoiements au sommet de l’Etat irakien. Le gouvernement avait d’abord dénoncé des « saboteurs » et des « mains malveillantes » dans les manifestations, niant la responsabilité des forces de l’ordre qui auraient agi selon « les standards internationaux ».

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