Le Gabon restreint l’accès à ses bourses d’études – JeuneAfrique.com

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Un projet de décret adopté en conseil des ministres restreint les conditions d’attribution des bourses prises en charges par l’État gabonais.

Au Gabon, seuls les élèves âgés au maximum de 19 ans et ayant obtenu au moins 12 sur 20 au baccalauréat ou un diplôme équivalent reconnu par l’État pourront désormais obtenir une bourse d’étude. Un projet de décret « fixant les conditions d’attribution, de transfert, de suspension, de suppression, d’orientation, de réorientation de bourses » a été en effet adopté en conseil des ministres le 29 mars 2019, indique un compte-rendu publié sur le site officiel du gouvernement.

Ces nouveaux critères d’attribution viennent s’ajouter à ceux déjà existant qui prévoient que les bénéficiaires de bourses doivent être de nationalité gabonaise et étudier à temps plein.


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Prêts bancaires et allocations

Mise en place dans le but « d’adapter les conditions d’attribution des bourses aux évolutions économiques actuelles », le décret prévoit également la possibilité de contracter un prêt étudiant remboursable pendant cinq ans auprès d’une banque et délivré selon les mêmes conditions que les bourses d’État. Les dossiers de demande de financement devront être présentés aux banques par l’Agence nationale des bourses du Gabon.

Le gouvernement prévoit enfin l’ouverture d’allocation permettant « une prise en charge financière partielle pour les études supérieures accordée au mérite, aux étudiants en dépassement des conditions d’âge, remplissant les critères de moyenne, et optant pour une orientation libre dans les établissements reconnus au Gabon », précise le compte-rendu du conseil des ministres sans indiquer le montant de la prise en charge.


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Une décision contestée

Pour l’économiste gabonais, Mays Mouissi, la décision manque de bon sens. Dans un billet de blog publié le 02 avril 2019, il estime que « l’exclusion de certains étudiants gabonais du bénéfice de la bourse nationale uniquement en raison de leur âge paraît inadapté, inéquitable et en déphasage avec les réalités sociologiques du Gabon ».

Le pays subit effectivement des grèves régulières d’enseignants de l’éducation nationale réclamant leur salaire, la plus récente datant de février 2019. Ces dernières ont pour effet court-circuiter la progression des élèves du primaire et du secondaire.


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Redoublements massifs

Sur son blog, Mays Mouissi, reprenant les dernières données disponibles sur le sujet, publiées par la Banque mondiale, rappelle que le Gabon détient le record mondial du plus fort taux de redoublement (37 %) dans l’enseignement primaire en 2013. Le pays souffre également d’un taux d’encadrement moyen de seulement un enseignant pour 45,6 élèves.

La décision est d’autant plus mal accueillie qu’elle s’ajoute à une hausse des frais de scolarités dans les universités et grandes écoles publiques décrétée lors de la rentrée 2017.

Sur place, la résistance s’organise. Le 3 avril, Geoffroy Foumboula Libeka, président de l’ONG Educaf, Ben Loïc Doukaga, doctorant à l’université de Brême en Allemagne, Oswald Mihindou, doctorant à l’université Omar Bongo, Jean-Mariole Kombila Yebe, doctorant à la Sorbonne, Franck Mbadinga, doctorant à l’université Omar Bongo ont appelé, dans une tribune relayée par des médias locaux, à l’annulation du décret sans conditions, dénonçant « une proposition indécente au regard de la précarité dans laquelle est engluée la large majorité de gabonais ».



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JeuneAfrique

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