Le Drian s’attaque au casse-tête libanais

0
119

[ad_1]

C’est une visite hautement attendue que Jean-Yves Le Drian doit entamer, jeudi 23 juillet, au Liban. Compte tenu du cataclysme économique qui s’est abattu au printemps sur ce pays, où le train de vie de la population s’est effondré en l’espace de quelques semaines, la venue du ministre des affaires étrangères français – le plus haut responsable étranger à faire le voyage à Beyrouth depuis le soulèvement populaire de l’automne dernier – ne pouvait pas passer inaperçue. Dans le climat de détresse absolue suscité par la dépréciation brutale de la monnaie, l’hyper-inflation et les licenciements en cascade, le déplacement du chef de la diplomatie française apporte une timide éclaircie.

A chacun ses attentes. Les Libanais qui attribuent la crise à l’isolement diplomatique de leur pays, notamment au boycottage non dit des Etats-Unis et des pays du Golfe, opposé au rôle dominant du mouvement pro-iranien Hezbollah, veulent des gestes de solidarité. Ceux qui l’expliquent au contraire par l’incurie de la classe dirigeante, incapables de s’accorder sur les réformes demandées depuis des lustres par les bailleurs de fond, attendent des messages de fermeté. Tous espèrent secrètement une initiative politique, susceptible de sortir le pays du Cèdre de l’impasse mortifère, quasi existentielle, dans laquelle il est enlisé.

Lire aussi « Le désastre libanais est le résultat de décennies de mauvaise gestion, de corruption, menées par une élite oligarchique »

M. Le Drian, en bon diplomate, aura des mots pour tout le monde. Dans la tradition d’amitié qui lie la France au Liban, il précisera les contours d’une aide aux écoles francophones privées, pilier du système éducatif libanais, annoncé il y a trois semaines. Ces établissements, qu’ils s’agissent des lycées de la Mission laïque française ou des écoles des congrégations chrétiennes, font face à des difficultés financières colossales, en raison de la baisse des inscriptions et donc de la chute de leurs revenus. Des annonces seront également faites dans le domaine humanitaire, à l’occasion de la visite d’un centre social géré par l’ONG libanaise Amel, dans le sud de Beyrouth.

Mais auprès de ses interlocuteurs politiques – le président Michel Aoun, le premier ministre Hassan Diab et le chef du parlement Nabih Berri – le ministre français manifestera aussi de l’impatience, voire de l’irritation. C’est que le chef du gouvernement, en poste depuis janvier, n’a pas été plus capable de mettre en œuvre les mesures réclamées par la communauté internationale – instauration de mécanismes de régulation, vote d’une loi sur l’indépendance de la justice, renforcement du contrôle des douanes et des frontières, coupes dans les dépenses publiques, etc. – que l’exécutif précédent, dirigé par Saad Hariri. Pas tant par manque de volonté que par manque de soutien de l’élite politique et financière, rétive à la refonte d’un système, dont elle a largement profité.

Il vous reste 47.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: